Dernière mise à jour à 09h15 le 27/05
Les dirigeants du Groupe des Sept (G7) ont ouvert jeudi un sommet dans la ville japonaise d'Ise, mais les divergences entre les politiques économiques des membres et les manifestations à Okinawa contre l'armée américaine devraient ternir leur rassemblement.
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a invité les dirigeants à visiter le grand sanctuaire d'Ise pour leur montrer ce qu'il considère comme l'origine de la culture japonaise. Toutefois, certains observateurs ont estimé que cette visite violait le principe constitutionnel de séparation de la politique et de la religion.
M. Abe est accusé de faire revivre l'Etat shinto, l'idéologie officielle du Japon impérial de 1868 à 1945, depuis son retour au pouvoir à la fin de l'année 2012. Le retour à cette idéologie témoigne du révisionnisme du Premier ministre.
Selon les documents publiés en amont du sommet, les dirigeants du G7 discuteront des moyens de stimuler l'économie mondiale, de combattre le terrorisme, de lutter contre le changement climatique et de résoudre les problèmes énergétiques. Ils publieront également un communiqué après leur réunion de deux jours.
Cependant, sur le plan économique, les membres du G7 ne devraient pas décider d'accro?tre les dépenses publiques pour stimuler la croissance économique, car l'Allemagne se méfie des mesures de discipline financière. Les ministres des Finances du G7 et les gouverneurs des banques centrales ne sont également pas parvenus à faire de compromis sur leur politique lors d'une réunion qui s'est tenue à Sendai avant le sommet des dirigeants.
Mercredi, plus de 4.000 Japonais se sont rassemblés autour de la base aérienne américaine de Kadena, dans la préfecture d'Okinawa, dans l'extrême-sud du Japon, pour protester contre le meurtre d'une Japonaise par un ex-soldat de la Marine américaine. Le président américain Barack Obama est arrivé mercredi soir au Japon pour le sommet des dirigeants du G7.
MM. Abe et Obama ont discuté mercredi soir de cette question lors d'une réunion au cours de laquelle le président américain a exprimé ses "profonds regrets" pour le meurtre.
Plusieurs affaires criminelles impliquant des soldats américains ont eu lieu à Okinawa. Un membre de la Marine américaine avait été arrêté en mars pour avoir violé une femme dans un h?tel de Naha, chef-lieu d'Okinawa. En 1995, une collégienne avait été sauvagement violée par trois militaires américains.
M. Obama envisage également de visiter Hiroshima vendredi avec M. Abe, marquant ainsi la première fois qu'un président américain en exercice visite cette ville détruite par une bombe atomique américaine à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Les Etats-Unis avaient lancé une bombe atomique sur Hiroshima, l'un des bastions de l'Armée impériale japonaise, en 1945 afin d'accélérer la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Le gouvernement japonais cite fréquemment Hiroshima pour souligner que le Japon a été victime de la guerre, mais mentionne rarement les atrocités commises par le pays pendant la guerre lorsque le Japon a envahi ses voisins asiatiques.