Dernière mise à jour à 15h15 le 23/05
(Photo d'archives prise le 25 mars 2011 d'une rue à Fukushima : Xinhua/Huang Xiaoyong) |
Des faits concernant la catastrophe nucléaire de Fukushima, provoquée par un puissant séisme et le tsunami qui a suivi, n'ont cessé d'émerger durant les cinq ans après l'incident, révélant le vrai visage de cette catastrophe.
Devant le batiment du gouvernement local du village d'Iidate, dans la préfecture japonaise de Fukushima, se tient un instrument de mesure précise des radiations. Sur son écran figure un chiffre en rouge : 0,38 microsieverts/heure.
Ce village est situé à environ 40 km de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, qui a été endommagée en mars 2011 par le tsunami provoqué par le séisme.
Yoichi Tao, bénévole dipl?mé dans le domaine de la physique, a cependant déclaré que le chiffre affiché sur son appareil de mesure est de 8 à 10 fois supérieur au chiffre officiel.
Selon lui, le gouvernement a déployé l'armée pour nettoyer à l'avance les radiations nucléaires présentes dans le sol pour que les chiffres relevés soient très bas. "Voilà comment le gouvernement a fait", a affirmé M. Tao.
Toshihide Tsuda, professeur en épidémiologie environnementale à l'Université d'Okayama, a révélé que le taux d'enfants souffrant de cancer de la thyro?de dans la préfecture de Fukushima est de 20 à 50 fois plus élevé que le taux moyen national relevé en 2014, soit trois ans après la catastrophe.
Cette découverte n'a cependant pas inquiété le gouvernement japonais ou les gouvernements locaux. Au contraire, elle a été ignorée par le gouvernement préfectoral de Fukushima, qui a mis en doute le lien entre ces cas et la catastrophe nucléaire, et qui a attribué cette hausse au "surdiagnostic".
Le gouvernement japonais a admis en ao?t 2013 qu'au moins 300 tonnes d'eau hautement contaminée se déversaient chaque jour dans l'océan Pacifique, et que le problème pourrait durer très longtemps. Cependant, en septembre 2013, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a déclaré à la communauté internationale, lorsque le Japon proposait sa candidature pour les Jeux olympiques de 2020, que la crise était "totalement sous contr?le".
Il a également été révélé que TEPCO (Tokyo Electric Power Company) avait eu connaissance de multiples fusions au sein des réacteurs de la centrale suite au tsunami mais avait intentionnellement retenu cette information jusqu'à il y a peu.
Sous-estimer l'impact à long terme de cet accident pourrait mener à un contr?le négligé de la nourriture affectée. Cela pourrait également créer un optimisme irréaliste envers le gouvernement japonais, ce qui mènerait les officiels à gérer les répercussions de la catastrophe de manière négligente, ont prévenu les experts.