Dernière mise à jour à 11h49 le 23/04
Prolongation de l'état d'urgence, adoption d'un nouveau schéma d'intervention des forces de police et de la gendarmerie, multiplication d'exercices de simulation d'attentats, test de reconnaissance faciale etc, la France multiplie les initiatives pour mieux répondre à d'éventuelles attaques terroristes.
Les autorités fran?aises ont annoncé mercredi une intention de prolongation de deux mois de l'état d'urgence au vu de la menace. Décrété depuis le 13 novembre 2015, l'état d'urgence sera ainsi prolongé pour la troisième fois à partir du 26 mai prochain.
"L'état d'urgence ne peut pas être un état permanent mais à l'occasion de ces grandes manifestations (Euro 2016, Tour de France, Festival de Cannes), nous avons considéré avec le président de la République et le ministre de l'Intérieur qu'il fallait prolonger cet état d'urgence", a expliqué mercredi le Premier ministre fran?ais Manuel Valls sur France Info.
Razzi Hamadi, député et porte-parole du PS, renvoie à la toute dernière menace en provenance de la filière djihadiste de Bruxelles pour justifier cette prolongation de l'état d'urgence.
La presse fran?aise, citant le parquet fédéral Belge, indique qu'il ressort des éléments de l'enquête des attentats de Bruxelles que l'objectif du groupe terroriste (de Bruxelles) était de frapper à nouveau la France.
L'état d'urgence prévoit l'élargissement des assignations à résidence sans contr?le du juge judiciaire, des perquisitions administratives, et la dissolution de groupes radicaux, entre autres.
En plus de cette décision de prolonger l'état d'urgence au vu des menaces, plusieurs simulations d'attentats sont organisées en France depuis bient?t deux mois. Ces exercices qui visent à mieux articuler les interventions des forces de sécurité et des secours ont déjà été organisés en région, notamment à Bordeaux dans la zone d'accueil du public de l'Euro 2016, à Valence, à N?mes... Ils mobilisent à la fois pompiers, gendarmes, policiers, militaires, démineurs et médecins.
"Nous voulons que les grandes manifestations comme l'Euro 2016 se passent dans les meilleures conditions, et c'est pourquoi nous multiplions les exercices afin d'éprouver les dispositifs mis en place pour pouvoir intervenir rapidement dans un contexte où la menace est extrêmement élevée", a déclaré à la presse Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur.
La dernière simulation d'attentat en date a été organisée mercredi au Palais des festivals de Cannes, une autre grande manifestation prévue au mois de mai.
Dans ce contexte de menace terroriste, le ministre fran?ais de l'Intérieur a présenté mardi dernier un nouveau plan d'intervention de la police et de la gendarmerie qui met fin à l'existence de zone de compétence entre GIGN, RAID et BRI en cas d'attentat.
"L'idée principale de ce schéma est de pouvoir concentrer l'ensemble des forces d'intervention de la France, à savoir le RAID, le BRI et le GIGN pour qu'elles puissent intervenir en premier partout sur le territoire et ce quelle que soit la zone de compétence où se situe la tuerie de masse", a expliqué sur BFMTV Jean Marc Falcone, directeur général de la police.
Pour plus d'efficacité, le nouveau plan prévoit l'augmentation des effectifs des forces d'élites de la gendarmerie et de la police avec l'ouverture de quatre nouvelles antennes GIGN à Nantes, Tours, Reims et Mayotte, et trois pour le RAID à Toulouse, Montpellier et Nancy. Quant au BRI, ses effectifs seront doublés pour répondre à la menace.
"Notre objectif est de répondre toujours plus rapidement aux attaques et de réduire au maximum nos délais d'intervention, c'est ainsi que nous pourrons conduire dans des conditions optimales cette guerre du temps qu'implique désormais toute riposte antiterroriste", a expliqué M. Cazeneuve lors de la présentation du plan.
Le test de reconnaissance faciale mené le 15 avril à Nice est une autre initiative qui s'inscrit dans la même dynamique de prévention. Pour sécuriser la "Fan zone" lors de l'Euro 2016, la ville de Nice veut expérimenter la reconnaissance faciale. Mais le traitement de données comme la reconnaissance faciale exige en France une autorisation.
"J'ai demandé à M. Valls de nous accorder l'autorisation de pouvoir rendre opérationnel notre système de reconnaissance faciale", a déclaré le maire de Nice Christian Estrosi.