Dernière mise à jour à 08h30 le 06/01
La Une du numéro spécial de Charlie Hebdo, en hommage aux victimes des attentats du 7 janvier 2015, qui sera ce mercredi dans les kiosques fait polémique en France.
Plusieurs responsables religieux et politiques ont réagi à travers les médias ou les réseaux sociaux pour exprimer leur opposition à cette Une du journal satirique, dévoilée dimanche et qui montre en couverture un dieu assassin qui court.
Il s'agit d'une caricature d'un dieu barbu en fuite, vêtu d'un blanc immaculé de sang, kalachnikov au dos. Cette Une de ce numéro spécial en hommage aux victimes est intitulée : "Un an après, l'Assassin court toujours". elle pointe ainsi un doigt accusateur sur la religion, selon des observateurs locaux.
Une nouvelle provocation inutile selon certains responsables religieux en cette période de commémoration des attentats du 7 janvier de l'an passé. "La CEF ne commente pas ce qui ne cherche qu'à provoquer. Est-ce de ce genre de polémique dont la France a besoin ?, a tweeté l'Eglise catholique en France (CEF) en réaction à la Une du journal.
Monseigneur di Falco, évêque du Gap a également apporté la réplique à Charlie hebdo sur la cha?ne de télévision fran?aise BFMTV. Pour lui, dire que les religions voulaient le mal du journal, ne vaut rien dire.
"C'est quoi les religions ? Ce sont des personnes. Et personne ne réclamait la mort du journal. Ils auraient plut?t tendance à traiter ces éditoriales par l'indifférence", a indiqué l'évêque.
Du c?te des musulmans, le président de l'observatoire de l'islamophobie, Abdallah Zekri a décidé de ne plus faire d'actions en mémoire des journalistes tués lors des attentats du 7 janvier.
"J'avais décidé dans les prochaines 48 heures de faire quelque chose le 7 janvier à la mémoire des journalistes de Charlie Hebdo tués. Là, je peux vous avouer que je ne ferai rien du tout, maintenant que je me sens vraiment attaqué (par la Une de Charlie Hebdo) ", a déclaré lundi sur la même cha?ne TV, M. Zekri.
En plus des religieux, certains hommes politiques ont également réagi à cette couverture du journal satirique. C'est le cas de l'ancien Premier ministre et actuel maire Républicain de Bordeaux, Alain Juppé qui souligne que cette Une ne le fait pas rire.
"On a le droit de ne pas rire, elle ne me fait pas rire", a dit M. Juppé sur Europe1 à propos de la couverture de Charlie Hebdo.
Le maire de Bordeaux d'ajouter qu'il s'est senti Charlie, lorsqu'on a assassiné les journalistes de la rédaction. Mais, " quand j'ouvre Charlie Hebdo, je ne suis pas toujours Charlie", a déclaré M. Juppé.
Quant à l'ancienne présidente du parti Chrétien démocrate (PCD), Christine Boutin, elle parle d'une "obsession" du journal pour la religion. "Une Charlie hebdo anniversaire. Ceux visés ? Les religions. ?a tourne à l'obsession. Le drame méritait mieux", a tweeté Mme Boutin.
Cette polémique intervient en pleine commémoration des attaques terroristes du 7 janvier 2015.Ce mardi, le président fran?ais, Fran?ois Hollande, accompagné du Premier ministre Manuel Valls et la maire de Paris, Anne Hidalgo a dévoilé trois plaques en mémoire des victimes.