Dernière mise à jour à 08h20 le 16/09
La Cour des comptes fran?aise s'est montrée pessimiste quant à l'échéance du renflouement du déficit de la Sécurité sociale dans son rapport annuel sur le financement du système de soins fran?ais rendu public mardi.
"L'objectif affiché d'un retour à l'équilibre des comptes sociaux en 2017 est désormais reporté à un horizon indéfini", a indiqué la Cour, ajoutant qu'avec "un rythme de réduction du déficit de deux milliards par an en moyenne, comme observé depuis 2012, le retour à l'équilibre ne serait pas atteint à l'horizon 2020, mais interviendrait au mieux en 2021".
Le déficit de la "Sécu" pourrait atteindre 5 milliards d'euros en 2018, contre 9,3 milliards en 2014 (tous régimes obligatoires de base), a noté la Cour qui enjoint l'Etat fran?ais à "infléchir fortement par des mesures structurelles la dynamique des dépenses d'assurance maladie".
Parmi les préconisations du rapport, figurent celles de la restructuration du réseau des maternités sur le territoire fran?ais, de la fusion de centres de lutte contre le cancer avec des h?pitaux universitaires et de la limitation de certaines professions libérales telles que les infirmiers et les masseurs-kinésithérapeutes dont les dépenses de soins ont fortement augmenté ces trois dernières années.
En effet, à elles seules, les dépenses en soins infirmiers ont atteint 6,4 milliards d'euros en 2014, soit une hausse de 5,7% sur un an. Depuis 2000, cette hausse est de 6,6% par an en moyenne, souligne le rapport annuel.
Par ailleurs, la Cour des comptes a pointé la disparité géographique des 104.000 infirmiers libéraux et 64.000 kinésithérapeutes en France, avec une présence marquée en Bretagne et dans le Sud de la France. La Cour a recensé par exemple 75 infirmiers libéraux pour 100.000 habitants en Ile-de-France, contre 398 pour 100.000 en Corse.