Dernière mise à jour à 08h55 le 20/08
Au Mexique, la population s'inquiète du secret qui entoure les négociations sur le Partenariat transpacifique (PTP) et l'introduction de médicaments issus des biotechnologies sur le marché mexicain est devenu un point de discorde.
Le Mexique devrait être plus transparent sur ces questions sensibles et complexes, a déclaré Manuel Valencia, directeur des programmes universitaires de commerce international de l'Institut de technologie de Monterrey à Santa Fe.
"Les travailleurs et les entrepreneurs mexicains méritent la transparence après l'adoption de l'accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui est à la fois bon et mauvais. Le PTP est un accord entièrement nouveau, mais le Mexique devrait demander plus d'ouverture dans les domaines tels que la mobilité des travailleurs et l'échange de services", a-t-il souligné.
En théorie, le PTP favorisera la compétitivité des usines de production mexicaines dans le monde et stimulera les exportations mexicaines vers les Etats-Unis et l'Asie.
"De nombreuses choses dans le cadre d'un Plan national de développement n'ont pas encore été définies et réalisées [...]. Le Mexique est déterminé à rejoindre un groupe de pays en développement très compétitifs grace à un accord commercial", a indiqué M. Valencia.
DESACCORD SUR LA PROTECTION DES BREVETS PHARMACEUTIQUES
Le 31 juillet, la dernière ronde des pourparlers du PTP a pris fin à Hawaii, au cours de laquelle les ministres ont discuté de dossiers clés tels que l'accès au marché agricole et la protection des brevets des produits biologiques.
Des concessions ont été faites au cours des négociations, et le Mexique a ainsi accepté que les entreprises de six pays du PTP puissent participer sans obstacle aux appels d'offre du gouvernement. De même, le gouvernement mexicain a été pressé d'ouvrir son marché agricole aux produits australiens et néo-zélandais.
Un autre point de friction concerne l'introduction des médicaments issus des biotechnologies sur le marché mexicain. La législation mexicaine actuelle ne prévoit que cinq ans de protection pour les brevets pharmaceutiques des médicaments. Les pays dotés d'une forte industrie pharmaceutique s'y sont soumis, ce qui permet au système de santé publique mexicain d'avoir accès aux médicaments après cette période et de développer ainsi un marché des génériques florissant.
Cependant, il a été avancé que les médicaments issus des biotechnologies nécessitent une plus longue période de protection de brevets, car leur développement est co?teux.
Par conséquent, le PTP sous sa forme actuelle prévoit une protection des brevets des produits biotechnologiques d'une durée de 12 ans. Le Mexique et certains pays du PTP s'opposent à cette nouvelle réglementation, car le prix de ces médicaments importants resterait très élevé.
C'est l'un des principaux points de désaccord pour lequel le Mexique continue de repousser le PTP. Il semble peu probable que ce problème puisse être résolu sans consulter le système de santé mexicain.
"Tout accord commercial doit dessiner une relation symétrique entre les pays développés et les pays en développement", a déclaré M. Gonzalez y Sanchez, qui a ajouté que les règles du PTP devaient être conformes à celles des blocs existants, tels que l'Alliance du Pacifique, qui comprend le Mexique, le Pérou, la Colombie et le Chili.
Il a toutefois souligné que cela ne devrait pas rompre les négociations sur le PTP, mais aider à améliorer ce partenariat.
"En dépit de la confidentialité des négociations, le processus doit être débattu dans chaque pays avec les entrepreneurs et toutes les parties prenantes des secteurs couverts par l'accord", a-t-il jugé.
REMISE EN QUESTION DE LA PARTICIPATION AU PTP
Selon Luis Lozano Arredondo, professeur d'économie à l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM), les accords de libre-échange auxquels est partie le Mexique rendent sa participation au PTP inutile.
"Le Mexique doit tout d'abord respecter ses engagements précédents. Dans le cas du PTP, nous devons faire très attention à la fa?on dont le Mexique gérera ses relations et aux problèmes économiques que cela pourrait entra?ner", a-t-il confié à Xinhua.
D'après lui, ce traité dessert le Mexique, car de nombreuses clauses favorisent les pays plus développés et entra?neront un déséquilibre dans les échanges de marchandises au détriment des pays en développement.
Les négociateurs du PTP "espèrent que le traité entra?nera une croissance de près de 8% dans la région Asie-Pacifique. Cependant, nous doutons que cela se fasse, car nos propres études ont conclu que seules les plus grandes économies enregistreraient une croissance d'environ 4% grace à cet accord", a déclaré M. Lozano Arredondo.