La justice américaine a des effets extraterritoriaux qui permettent aux Etats-Unis d'imposer leurs intérêts aux autres, ce qui fait que ce système judiciaire est aussi critiqué, a indiqué vendredi Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), dans une interview accordée à l'agence de presse Xinhua portant sur l'arrestation des dirigeants de la FIFA.
Selon Pascal Boniface, le système judiciaire américain autorise des enquêtes sur des affaires internationales à partir d'éléments matériels qui se produisent aux Etats-Unis.
"Je pense que les enquêteurs du FBI seraient moins actifs si les Etats-Unis avaient organisé la Coupe du monde de football de 2022", a-t-il estimé.
Au-delà de ces défauts, le système judiciaire américain permet aux autorités de tout faire pour lutter contre la corruption, a expliqué le fondateur et directeur de l'IRIS. "Je pense que les Américains ont profité d'un moment particulier, qui est la réunion des dirigeants de la FIFA, pour que l'arrestation soit aussi spectaculaire afin de marquer le coup dans l'opinion publique", a-t-il estimé.
A la demande des autorités américaines, Interpol a placé mercredi sur sa liste des personnes les plus recherchées deux ex-responsables de la FIFA mis en cause dans le scandale de corruption révélé la semaine dernière.
La publication de cette alerte intervient au lendemain de l'annonce de la démission du président de la FIFA, Joseph Blatter, agé de 79 ans, et une semaine après l'arrestation de quatorze des responsables et partenaires de l'organisation pour corruption, blanchiment d'argent et racket.