Les deux augmentations de taxe de séjour votées en première lecture à l'Assemblée Nationale "sont dangereusement et totalement contraires à la promotion du tourisme qui est une priorité pour l'emploi et l'équilibre extérieur de la France", a indiqué dimanche le ministère fran?ais des Affaires étrangères dans un communiqué.
Adoptées "sans concertation" avec les professionnels et porteuses de distorsion de concurrence, les deux augmentations sont contradictoires avec l'engagement solennel pris par le Président de la République et le Premier ministre de stopper l'alourdissement inconsidéré des taxes, a relevé le Quai d'Orsay, estimant qu'elles sont incohérentes avec le fait que les députés sont en train de procéder précisément à une étude d'ensemble de la fiscalité du tourisme.
Pour le ministre fran?ais des Affaires étrangères Laurent Fabius, il est donc "impératif de renoncer à ces hausses et de trouver d'autres pistes dans la suite de la discussion parlementaire", selon le communiqué.
Au grand dam des professionnels de l'h?tellerie, un amendement voté mercredi soir à l'Assemblée nationale a en effet quintuplé la taxe de séjour pour les h?tels 3, 4 et 5 étoiles. Pour les trois-étoiles, elle passe de 1 euro à 5 euros, et de 1,50 euro à 8 euros pour les quatre et cinq-étoiles. Le gouvernement fixera par décret le montant de la taxe selon les catégories d'h?tels.
A cet amendement s'ajoute une taxe de séjour spécifique à l'Ile-de-France de 2 euros par nuitée destinée à financer les transports en commun. Cette nouvelle taxe de séjour, qui serait instituée à partir du 1er septembre, permettrait de dégager environ 140 millions d'euros par an, soit quasiment le montant de ressources nouvelles (150 millions d'euros) que le gouvernement s'était engagé à trouver en signant en juillet 2013 un protocole de financement des transports en Ile-de-France.
Dans un entretien au JDD (Journal du Dimanche) publié la veille, le PDG d'Accor, Sébastien Bazin, a indiqué que le relèvement du plafond de la taxe de séjour réduirait nettement la marge des h?teliers et pénaliserait le tourisme en France.