La Chine vient de faire officiellement une demande auprès de l'UNESCO pour préserver les archives qui prouvent la souffrance des "femmes de réconfort" et qui font partie de la mémoire du programme mondial de l'ONU.
Cette application suit les récents commentaires de responsables politiques et universitaires japonais jetant le doute sur le sort des femmes de réconfort.
L'armée impériale japonaise for?ait les femmes capturées dans les terres occupées à se prostituer dans des bordels militaires.
Les demandes de Beijing auprès de l'UNESCO concernent le massacre de Nanjing et les femmes de réconfort visant à ?se souvenir de l'histoire, chérir la paix et éviter ces atrocités inhumaines se déroulent à nouveau?, à déclaré mardi Hua Chunying, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Le programme "Mémoire du Monde" est une initiative internationale lancée pour la sauvegarde du patrimoine documentaire de l'humanité et de protéger les faits perdus par négligence ou par denni.
Zhou Yongsheng, professeur des études japonaises de l'Université des Affaires étrangères de Chine, a fait part des propos révisionnistes galopants au Japon, où de nombreuses personnalités ont tenté de nier l'histoire des femmes de réconfort.
?Ils n’ont pas cherché à faire la lumière sur l'histoire de l’agression militaire du Japon. Nous devrions avoir une tolérance zéro pour cela?, a martelé Zhou.
Le débat public a en outre chauffé en janvier, lorsque le nouveau patron de la télévision publique japonaise (NHK) Katsuto Momii, a déclaré que les femmes de réconfort existaient dans les pays en guerre, pas seulement au Japon, mais aussi en France et en Allemagne.
Momii a même ciblé la Corée du Sud qui continuerait à demander une rémunération pour les femmes.
Quatre-vingt-neuf documents en temps de guerre rendus publics au mois d’avril par les Archives provinciales du Jilin ont notamment prouvé que des femmes avaient été forcées à l'esclavage sexuel par l'armée japonaise dans les pays asiatiques.
Su Zhiliang, directeur du Centre de recherche Sex Slave China et professeur d'histoire à l'Université normale de Shanghai, a souligné l'urgence de l'application du programme de l'UNESCO.
?Les archives historiques ont non seulement démontré que c'est le gouvernement japonais et son armée qui ont mené l'esclavage sexuel, mais que c'était également un comportement généralisé?, a déclaré Su lors d'un récent séminaire.
Il faut citer l’exemple frappant de voix révisionnistes au plus haut niveau, lorsque le Premier ministre japonais Shinzo Abe a explicitement dénoncé lundi les propos de l’ancien Secrétaire général du Cabinet Yohei Kono. Dans la "Déclaration Kono", faite il y a plus de 20 ans, l’homme politique a présenté ses excuses au nom du Japon pour les atrocités commises pendant la guerre concernant les femmes de réconfort.
Abe a vivement critiqué Kono, en affirmant que la Déclaration Kono laissait d'énormes troubles cachés pour les générations futures", rapporté par l’agence de presse japonaise Kyodo.