D'après un magistrat italien anti-mafia, la politique du Pape Fran?ois, visant à plus de transparence qu'il a imposé aux institutions financières du Vatican, déplairait à la puissante mafia calabraise, la 'Ndrangheta.
? Sa politique préoccupe la mafia ?, a dit Nicola Gratterri, procureur de Reggio di Calabria, dans le Sud de l'Italie, dont les propos ont été rapportés par le quotidien Il Fatto Quotidiano. Le pape Fran?ois, qui se bat pour que des réformes soient faites à la Banque du Vatican, soup?onnée de blanchir de l'argent, ne plairait pas à la mafia calabraise qui deviendrait ? nerveuse ?. Le magistrat estime même que si la 'Ndrangheta peut ? faire un croche-pied ? au Souverain Pontife, elle n'hésitera pas.
A Rome, pourtant, le Saint-Siège se veut rassurant. Son porte-parole, le père Federico Lombardi, a même réagi en affirmant que le Vatican était ? extrêmement tranquille ? ? Il n'y a aucun motif de préoccupation et il ne faut pas alimenter l'alarmisme ?, a-t-il martelé. De fait, personne ne sait si la déclaration de Nicola Gratteri est déduction logique d'un magistrat sur l'hostilité supposée de la mafia à l'égard d'un pape qui condamne leurs trafics à haute voix ou s'il dispose d'éléments sur des risques réels.
Quoiqu'il en soit, il n'en reste pas moins que le Saint Père ne cesse de dénoncer les trafics, la malhonnêteté, la prostitution et le trafic de drogue de la mafia. Il a déjà nommé plusieurs commissions chargées de proposer des réformes de l'Institut des ?uvres de religion, la banque du pape, et de l'Administration du patrimoine du Saint-Siège. Un prélat de cette administration, Mgr Nunzio Scarano, possédant une grande fortune suspecte, a d'ailleurs été arrêté à la fin du mois de juin.