Dernière mise à jour à 13h50 le 03/02
Selon les experts, à la suite de l'apparition du nouveau coronavirus, la Chine fait à présent face à des obstacles qui risquent d'entraver son développement économique à court terme, mais l'économie du pays fera preuve d'une forte résilience et ne sera pas fortement ralentie.
Un rapport publié par l'Institut d'études internationales de Shanghai a montré que l'épidémie de 2019-nCov nuit directement à trois secteurs majeurs de l'économie chinoise, à savoir premièrement le secteur des services, en particulier les industries de consommation telles que le tourisme, la restauration, le divertissement et la logistique (en particulier pour petites et moyennes entreprises) ; deuxièmement le secteur manufacturier, en particulier la téléphonie mobile, l'automobile et l'électronique, en raison du temps indéfini de remise en service, ce qui peut dans une certaine mesure perturber les cha?nes industrielles mondiales ; troisièmement enfin, en tant que p?le manufacturier en Chine, la ville de Wuhan subit un rude coup économique; ainsi que le secteur du commerce, du fait des réductions potentielles, voire de la fermeture des compagnies aériennes, des routes maritimes et des frontières par certains pays en raison de la panique ou des considérations géopolitiques qui prévalent.
Photo/Chinanews.com
Le rapport a également noté qu'il existe trois points de vue principaux, tant en Chine qu'à l'étranger, concernant l'impact négatif de l'épidémie de 2019-nCov sur l'économie chinoise. La théorie de ? l'impact critique ? tend à penser qu'elle aura un effet sérieux sur l'économie chinoise déjà en train de ralentir, provoquant même une baisse de son taux de croissance et handicapant par contrecoup l'économie mondiale. Sur la base des données sur l'impact économique du SRAS en 2003, la théorie de ? l'impact gérable ? estime quant à elle que l'épidémie n'aura qu'un effet limité et contr?lable sur l'économie chinoise, et que les performances économiques de la Chine pour toute l'année ne seront pas beaucoup influencées malgré une baisse taux de croissance au cours de la première saison. La théorie de ? l'impact incertain ? soutient pour sa part que les preuves historiques ne disent pas grand-chose sur la trajectoire économique future, mais que l'impact économique réel dépend de la durée de l'épidémie. Il ne faut ainsi pas oublier qu'après tout, avec ses 99 000 milliards de yuans de PIB, la taille économique de la Chine d'aujourd'hui est 9 fois supérieure à celle de 2003 et ses 11 700 milliards de yuans.
Bien que la Chine ait jugulé plusieurs épidémies au cours des dernières décennies, le rapport a noté que l'impact potentiel de l'épidémie de 2019-nCov pourrait être différent de toutes les épidémies précédentes et d'autres incidents. D'une part, elle se produit alors que l'économie chinoise, au milieu d'une transition d'une croissance rapide vers un développement de haute qualité, fait face à trois lourdes taches au niveau national, à savoir la protection contre les risques financiers systémiques, le contr?le de la pollution et l'éradication de la pauvreté ; à l'extérieur, avec la mondialisation qui fait face à des défis sans précédent et les frictions commerciales sino-américaines qui commencent seulement à se calmer, l'économie de la Chine sera encore plus touchée si le pays est qualifié de ? zone épidémique ?. Par ailleurs, l'épidémie actuelle a touché de plus grandes zones et à des degrés plus importants. Non seulement la mise en quarantaine complète de la ville de Wuhan et la réponse de premier niveau appliquée par plus de 30 provinces ou municipalités sont une première dans l'histoire, mais l'épidémie a touché tous les domaines économiques à travers le pays ; son effet sur les petites et moyennes entreprises reste à déterminer, tandis que l'emploi, la dette publique locale et la stabilité de la valeur du Yuan en Chine sont tous mis à rude épreuve. Il est largement prévu que la croissance économique de la Chine diminuera de 1 à 1,5 point de pourcentage. Certains doutent même que l'économie chinoise puisse atteindre une croissance de 5% en 2020.
Néanmoins, la résilience de l'économie chinoise ne peut être sous-estimée. Même à court terme, l'épidémie n'a pas seulement un effet négatif sur l'économie, mais elle a profité à des secteurs tels que le commerce électronique et les jeux et divertissements en ligne. Dans le même temps, le gouvernement chinois possède une forte capacité financière dans la gestion des crises -au 29 janvier 2020, un total de 27,3 milliards de yuans (près de 4 milliards de dollars) avaient été affectés par les gouvernements de tous les niveaux à la lutte contre l'épidémie ; d'autres mesures politiques seront adoptées à mesure que l'épidémie se poursuivra. à moyen terme, certains Américains doutent que la Chine soit en mesure de respecter son engagement pris dans le cadre de l'accord de phase I avec les états-Unis ; cependant, les achats de produits agricoles américains par la Chine devraient atteindre un nouveau sommet, car l'accord a considérablement effacé les incertitudes concernant les relations commerciales sino-américaines ; en outre, en raison de l'épidémie, la Chine est très susceptible d'augmenter les achats d'autres produits, tels que le matériel et les fournitures médicales. De plus, l'épidémie sera notamment prise en considération lors de l'élaboration du 14e Plan quinquennal chinois (2021-2025) et de nouvelles mesures devraient être adoptées pour stimuler l'économie au cours des cinq prochaines années. à long terme, alors que la Chine est devenue la deuxième plus grande économie, l'épidémie ne peut pas miner son énorme potentiel de consommation, d'urbanisation et de nouveaux domaines économiques comme la 5G et l'intelligence artificielle.