De nombreux sièges inoccupés dans un cybercafé de Xi'an |
Han Lina exploite un cybercafé depuis sept ans, mais depuis quelque temps, elle s'inquiète pour son entreprise.
Le cybercafé de cette femme de 36 ans, qui compte 107 ordinateurs, est situé dans le centre-ville de Mengzhou, dans la Province du Henan.
Au début, gagner de l'argent était facile, dit-elle, quand il n'y avait pas tant d'ordinateurs à la maison ou de smartphones.
? C'est devenu de plus en plus difficile d'attirer les consommateurs. Les gens préfèrent jouer avec leurs smartphones ?, dit-elle, ajoutant que la plupart de ses clients sont des joueurs jeunes.
Yuan Pengwei, qui possède également un cybercafé -connu sous le nom de wangba en chinois- à Xi'an, dans la Province du Shaanxi, a des sentiments similaires, et décrit l'industrie comme étant ? entrée dans l'hiver ?.
Avec plus de 900 ordinateurs fonctionnant 24h sur 24, Yuan gagnait 10 000 Yuans (1 640 Dollars US) par jour il y a une dizaine d'années. Aujourd'hui, il n'en gagne plus que la moitié en raison de l'absence de clients.
Pour réduire les co?ts, Yuan a vendu certains ordinateurs et déménagé dans un endroit plus petit, où le loyer est moins cher.
? Les jours où les gens attendaient en ligne pour jouer dans les cybercafés ont disparu ?, dit-il.
Plus de 300 millions de Chinois ont téléchargé des jeux vidéo sur leurs smartphones en 2013, en forte hausse par rapport à l'année précédente, selon un rapport publié en décembre par le Comité de publication des jeux, un groupe affilié à l'Administration d'Etat de la Presse, de l'édition, de la radio, du cinéma et de la télévision.
Selon le rapport, les smartphones détenaient une part de 13,5% du marché du jeu vidéo, plus du double par rapport aux 5,4% de 2012.
Selon le Ministère de la Culture, à la fin de 2012, il y avait 136 000 cybercafés comptant 11,95 millions d'ordinateurs au niveau national, environ 6% de moins qu'en 2011.
Une hausse des co?ts
Han, de Mengzhou, dit que le co?t de fonctionnement d'un cybercafé a augmenté -elle doit mettre à jour son matériel tous les 18 mois pour répondre à la hausse des demandes des joueurs.
? En 2006, les écrans d'ordinateur faisaient 14 pouces, ils étaient épais et lourds. Ensuite, ils ont été remplacés par des écrans LED de 17 pouces, puis de 21 pouces et maintenant de 27 pouces haute définition ?, dit-elle, ajoutant qu'elle envisage d'acheter des écrans 3D pour fournir une expérience plus vivante à ses clients.
Elle paie environ 60 000 Yuans de loyer par an pour 300 mètres carrés, ce qui représente environ 10% de son investissement total.
Les salaires de ses employés ont également augmenté, passant de 400 Yuans par mois en 2006 à 1 500 Yuans aujourd'hui, ce qui a également affecté ses profits, dit-elle.
Selon le Ministère de la Culture, qui a donné ces chiffres en avril, les cybercafés avaient un revenu combiné de 53,7 milliards de Yuans en 2012, en baisse de 13,2% par rapport à l'année précédente.
Environ 126 millions de personnes se sont rendues dans un cybercafé en 2012, soit une baisse de 5,5%, a indiqué le ministère.
Des clients jeunes
Les cybercafés ne sont plus aussi attrayants qu'ils le furent pour les utilisateurs, car la plupart de leurs fonctions ont été remplacées par des appareils Internet mobiles, a dit Zhang Yi, Directeur de la direction chez iiMedia Research, une agence exploration de données tierces et de marketing intégré dans l'Internet mobile.
Les principaux clients sont des jeunes qui jouent à des jeux vidéo complexes dans les cybercafés qui proposent des écrans LED plus grands et des téléchargements rapides, a-t-il dit.
Dans le même temps, a-t-il ajouté, la plupart des producteurs de jeux en ligne se concentrent davantage sur le développement de jeux sur smartphone, ce qui rend la survie des cybercafés plus difficile.
Han convient qu'elle doit apporter des changements, faute de quoi son cybercafé aura probablement disparu du marché dans les années qui viennent.
Pour rendre son entreprise plus attrayante, Han installé une machine à café il y a quatre mois. Cette décision s'est avérée sage et populaire, mais elle n'a pas réussi pour autant à inverser la tendance générale.