Le nombre de sociétés qui choisissent d'utiliser le yuan comme monnaie d'échange est monté en flèche après l'introduction cette année de nouvelles mesures autorisant les commer?ants chinois à effectuer leurs échanges directement en yuans.
Le nombre d'entreprises fran?aises qui règlent leurs factures en yuans a augmenté de 30 % au deuxième semestre de cette année, par rapport au semestre précédent.
Les entreprises australiennes suivent également cet exemple, avec 25% d'échanges en yuans supplémentaires sur la même période, selon les chiffres de Western Union, l'entreprise spécialisée dans les transferts d'argent internationaux.
La Banque populaire de Chine a autorisé les importateurs et les exportateurs chinois à utiliser le yuan lors de leurs activités commerciales à l'étranger depuis le mois de mars.
? Très rapidement, nous avons vu une hausse significative du nombre et du montant des payements en yuan renminbi à destination de la Chine ?, révèle Gareth Heald, directeur financier régional de Western Union Business Solutions.
Western Union est témoin d'une augmentation importante du nombre d'organisations, telles que des universités, des cabinets d'avocats et des fonds de pension, qui ouvrent leurs comptes en yuan.
La Chine avait commencé par autoriser les échanges en yuans à 365 entreprises en juillet 2009, en guise de test. Ce programme s'est ensuite étendu à 60 000 entreprises sur l'ensemble du territoire chinois, avant de finalement permettre à toutes les entreprises d'utiliser le yuan pour fixer leurs prix, rédiger leurs factures et régler leurs échanges.
En ayant recours au yuan renminbi, les entreprises étrangères peuvent éluder les risques de change et réduire leurs co?ts. Il leur est également plus simple de négocier avec les entreprises chinoises dans leur propre devise.
D'après un sondage réalisé l'an dernier par Western Union auprès de 1000 sociétés chinoises, près d'un tiers d'entre elles avouent préférer les accords conclus en yuans, pour des raisons de simplicité et de réduction des risques liés aux fluctuations des taux de change.
De plus, près d'un cinquième des entreprises chinoises ont décidé d'ajouter approximativement 3 % de frais sur les transactions effectuées dans une autre devise que le yuan, selon ce même sondage.
Pour Jenny Berlin, directrice des relations publiques de Western Union, nombre de sociétés étaient peu disposées à demander à leurs partenaires commerciaux aux Etats-Unis et en Europe d'effectuer les transactions en yuans. Etant donné que la possibilité de faire affaires en yuans est toute nouvelle, beaucoup d'entreprises occidentales n'étaient pas conscientes des préférences de leurs associés chinois, explique Jenny Berlin.
La Chine était à l'origine de 11 % des échanges mondiaux en 2011, mais ceux-ci restaient pourtant majoritairement effectués en dollars US. Une entreprise d'un pays tiers est pourtant doublement exposée aux risques de change dans de tels échanges.
Selon Jenny Berlin, il est parfois plus simple pour les entreprises étrangères de trouver des clients si elles acceptent de faire affaires dans la devise chinoise.
Noel Quinn, directeur régional des services aux entreprises chez HSBC, souligne que depuis la mise en place d'un cadre réglementaire destiné à ouvrir et à internationaliser la monnaie chinoise, HSBC voit se multiplier les demandes de transactions en yuans renminbi.
? Si d'aucuns veulent profiter de la croissance chinoise, ils devraient considérer l'avantage offert par l'utilisation du yuan au cours de leurs transactions avec les entreprises chinoises, et profiter pleinement des remises octroyées par ces dernières ?, ajoute M. Quinn.
Selon HSBC, le yuan devrait devenir une devise majeure dans les transactions d'ici 2015.