Dernière mise à jour à 12h38 le 06/10
Sur le territoire du Shaanxi (nord-ouest de la Chine), où des artisans fa?onnaient l'armée de terre cuite, des statues de taille humaine, pour accompagner le premier empereur chinois Qingshihuang dans son tombeau, un couple chinois crée aujourd'hui des statuettes en farine cuite à l'ancienne, mais avec une touche de modernité.
Avec de la farine, de l'huile, du sel, du vinaigre, des couleurs et d'autres ingrédients, Zhang Beiyuan, l'époux du couple, travaille des figurines en pate à la main et les fait cuire à la vapeur, tout comme des artisans antiques il y a plus de deux mille ans.
Le style des figurines puise dans l'animation et la sculpture, deux disciplines que M. Zhang a étudiées au Japon pendant huit ans, et la fabrication, principalement dans les classiques littéraires et les contes folkloriques, telle que le Roi des singes.
Zhao Jingjing, l'épouse de M. Zhang, a quant à elle étudié et travaillé en France dans le secteur de l'animation pendant cinq ans. Son mari et elle prennent plaisir à la création en y consacrant beaucoup de réflexion, de discussions et de connaissances professionnelles.
"Quand j'étais en France, j'adorais la forte atmosphère artistique qui y régnait et je me régalais des événements artistiques tels que le Festival d'animation d'Annecy", rappelle Mme Zhao.
En 2013 et en 2015 respectivement, par amour pour la culture traditionnelle chinoise, ils sont retournés en Chine. "Je suis heureuse de constater que notre pays apporte un soutien fort aux arts traditionnels, et nous sommes convaincus que nous pouvons faire mieux dans ce domaine", dit Mme Zhao.
Ils sont d'ailleurs contents de constater que tout comme eux qui s'émerveillent par la beauté des oeuvres abstraites ou impressionnistes en Europe, les amis étrangers ressentent la même émotion quand ils ont devant eux des figurines en farine exquises. "Malgré nos différents profils culturels, nous partageons la même quête pour la beauté", estime Mme Zhao.
Ces dix dernières années, de nombreux amis étrangers sont venus apprendre cet art avec le couple ou ont échangé avec eux à ce sujet. "Il y avait une petite fille américaine qui a voyagé à Xi'an, la capitale provinciale, avec sa famille pendant quatre jours, et elle a passé trois jours à jouer à la pate", dit M. Zhao, fière de sa propre culture.
Il y a trois ans, le couple a commencé à donner des cours de fabrication de figurines en farine aux enfants. En accueillant de plus en plus d'élèves, ils sont heureux d'avoir pris la bonne décision de transmettre ce savoir-faire classé comme patrimoine culturel immatériel.
Pour enseigner, ils représentent des personnages d'animation en vue de rendre les cours plus ludiques. "C'est plus simple et les enfants les apprécient. Lorsqu'ils s'y sont familiarisés, nous ajouterons des images classiques et ils conna?tront mieux notre culture."
Ces dernières années, la Chine a mis en place de nombreuses mesures pour renforcer la protection du patrimoine culturel immatériel. Selon une nouvelle directive publiée début ao?t 2021, le pays s'efforcera de diffuser et de populariser le patrimoine culturel immatériel tout en l'intégrant au système éducatif national et en proposant des cours dans les écoles primaires et secondaires.
"Nous sommes heureux de constater que notre pays apporte désormais un soutien fort à la création et à la protection de l'artisanat traditionnel. A l'avenir, nous envisageons de créer des figurines plus appréciées par le marché et d'intégrer davantage de jeunes à la pratique de cet art, afin que notre patrimoine culturel immatériel puisse survivre et prospérer", déclare le couple.