Dernière mise à jour à 09h03 le 17/05
A Montargis, une petite ville à quelque 100 kilomètres au sud de la capitale fran?aise, Baptiste Ducharme, un étudiant fran?ais de 21 ans, est allé ouvrir le rideaux d'une maison du centre-ville vieille de 300 ans.
Il est entré dans la maison, a allumé la lumière et a laissé ses yeux parcourir deux assiettes décoratives en porcelaine représentant Changsha, une ville de la province du Hunan, dans le centre de la Chine, et Montargis. Son regard est finalement tombé sur la carte de la Chine affichée sur l'autre mur.
Baptiste savait que des jeunes pionniers chinois ont vécu dans cette vieille maison il y a plus de 100 ans. Ils traversèrent les océans pour venir en France, à la recherche d'un moyen de sauver leur patrie. Ils firent partie du mouvement "Travil-Etudes en France". La maison est aujourd'hui devenue le Musée Historique Amitié Franco-Chinoise.
Baptiste vient de commencer un stage au musée. Il a commencé à apprendre le chinois il y a sept ans et étudie maintenant le chinois et l'anglais à l'Université d'Orléans en France. Bien que la plupart des Occidentaux soient plus intéressés par la Chine ancienne, l'histoire de Montargis a fait que son professeur s'est concentré davantage sur les 100 dernières années de l'histoire chinoise.
"Je trouve que le musée est un bon moyen pour permettre aux gens, qu'ils soient Fran?ais ou Chinois, de conna?tre cette histoire vraiment unique", a répondu Baptiste à Xinhua lorsqu'on lui a demandé pourquoi il avait choisi de faire un stage au musée.
En raison de la pandémie, le musée a été fermé lors du confinement. La tache principale de Baptiste consistait à organiser les dossiers. Il a converti de vieux documents papier en versions numériques. Bien que Dr. Wang Peiwen, la directrice du musée, lui ait permis de télétravailler, il tenait malgré tout à venir lui-même au musée pour l'atmosphère.
En 2017, Baptiste a fait partie d'une délégation scolaire. Avec ses camarades de classe et ses enseignants, ils sont allés en Chine pour une période d'études d'échange. Outre Beijing et Shanghai, ils sont également allés dans la province du Hunan, d'où sont venus une grande partie des jeunes chinois du mouvement "Travail-Etudes en France" il y a cent ans.
"Je pense qu'ils ont été très courageux. Quand nous sommes allés en Chine en tant que lycéens, nous nous sommes détachés de nos parents et de nos familles pour aller vivre en Chine. Ce n'était pas facile", a rappelé Baptiste, "?a devait être très difficile de se faire une place en France en tant que Chinois. Ils devaient travailler et étudier en même temps, et pendant la guerre. ?a devait être très difficile à l'époque."
Le stage au musée a donné à Baptiste une occasion d'apprendre comment les jeunes chinois ont utilisé leur expérience pendant le mouvement "Travil-Etudes en France" une fois de retour en Chine, les motivant à s'engager sur la voie de la révolution marxiste.
"Ce qui m'a impressionné, c'est quand les jeunes chinois sont revenu en Chine. Leur expérience ici en France leur aurait ouvert l'esprit. Ils étaient venus en quête de savoir et de connaissance. L'expérience leur a donné plein d'idée pour créer le Parti communiste chinois", a-t-il déclaré.
"Si j'en ai l'opportunité, je retournerai certainement encore en Chine. Quand ce sera possible, j'espère y retourner plusieurs fois. Peut-être pour travailler et étudier, comme ces jeunes chinois le firent cent ans avant", a ajouté Baptiste.
Ces dernières années, un nombre croissant d'étudiants européens se sont intéressés au musée, a noté Dr. Wang Peiwen, la directrice du musée. "Baptiste est le premier stagiaire européen au musée. Mais il ne sera pas le dernier. Des étudiants britanniques ont demandé s'il y a encore des opportunités de stage", a-t-elle ajouté.
Dr. Wang Peiwen pense que de plus en plus d'étudiants européens viendront au musée pour y faire des stages. Ils y découvriront ce chapitre unique de l'histoire chinoise, conservé dans une petite ville au centre de la France.