Dernière mise à jour à 08h56 le 04/02
En cette année marquée par le 50e anniversaire du voyage secret d'Henry Kissinger à Beijing, les relations entre la Chine et les Etats-Unis se trouvent désormais à nouveau à la croisée des chemins au terme d'un demi-siècle de développement.
Ces quatre dernières années, l'ancien administration américaine a mené une guerre commerciale contre la Chine, délibérément intimidé les entreprises chinoises et attisé la confrontation idéologique avec Beijing. Par conséquent, cette relation bilatérale, parmi les plus importantes au monde, est tombée au plus bas depuis sa dernière normalisation.
Avec l'entrée en fonction de la nouvelle administration Biden le mois dernier, les décideurs politiques à Washington devraient se joindre à leurs homologues de Beijing pour ramener ces relations sur la bonne voie et rétablir la raison lors de leur développement futur.
Pour que cela se produise, Beijing est disposé à travailler avec Washington pour faire avancer les relations sino-américaines sur un chemin sans conflit ni confrontation, mais dans un respect réciproque et une coopération mutuellement bénéfique.
L'histoire et la réalité ont montré sans équivoque que la Chine aussi bien que les Etats-Unis avaient tout à gagner de la coopération et tout à perdre de la confrontation.
Ces dernières décennies, les deux pays ont encouragé un partenariat commercial débordant bénéfique à chacun et facilité de solides échanges entre peuples. Sur la scène mondiale, ils se sont associés dans la lutte contre le terrorisme, ont aidé le monde à surmonter la crise financière mondiale de 2008, combattu l'épidémie d'Ebola et collaboré à l'Accord de Paris sur le climat. Ce qui est triste, c'est que la précédente administration américaine n'a presque rien produit de constructif, mais au contraire fait marche arrière.
"Il incombe à la Chine et aux Etats-Unis de ramener leur relation sur une voie de développement prévisible et constructive, ainsi que de construire un modèle d'interaction entre les deux grands pays qui se concentre sur la coexistence pacifique et la coopération mutuellement bénéfique", a jugé mardi le haut diplomate chinois Yang Jiechi lors d'un débat en ligne avec des responsables du Comité national sur les relations sino-américaines (NCUSCR).
Aujourd'hui, de la lutte contre la propagation du nouveau coronavirus au rétablissement de l'économie mondiale, du combat contre le changement climatique à la protection de la sécurité numérique, les deux parties peuvent et doivent, comme M. Yang l'a suggéré, unir leurs efforts et travailler avec le reste du monde.
Pour guider ces relations sino-américaines et les faire revenir dans le droit chemin, Washington doit tout d'abord voir la Chine telle qu'elle est et abandonner sa mentalité dépassée mêlant rivalité de pouvoir et jeu à somme nulle.
Les contempteurs de la Chine dans la précédente administration américaine la considéraient comme un concurrent stratégique majeur, voire un adversaire. Un tel jugement historiquement, fondamentalement et stratégiquement erroné a conduit à une politique de plus en plus conflictuelle envers la Chine, à une approche qualifiée par le Washington Post de "fiasco - pas de triomphe".
Le but de la Chine dans sa volonté de se développer est la perspective d'améliorer la vie de sa population. C'est un objectif aussi légitime et raisonnable que celui de tous ceux qui veulent la même chose pour leur propre peuple.
Deuxièmement, la nouvelle administration américaine devrait supprimer les obstacles aux échanges entre peuples et rétablir les interactions normales entre les deux parties.
Malgré les obstacles dressés par les forces critiques de la Chine à Washington, les échanges et la coopération bilatéraux ont enregistré de nouveaux progrès dans divers domaines, car un tel lien répond aux intérêts des populations des deux pays.
La Chine et les Etats-Unis comptent désormais 50 provinces et Etats jumelés et 231 paires de villes jumelées. En 2020, le commerce bilatéral de marchandises a augmenté de plus de 8% pour atteindre une valeur de plus de 580 milliards de dollars.
En outre, les deux parties devraient gérer correctement leurs différences, notamment dans le respect des intérêts fondamentaux et des préoccupations majeures de chacun, ainsi que celui de leurs choix de système politique et de voie de développement.
Comme Beijing l'a dit à plusieurs reprises, la Chine ne se mêle jamais des affaires intérieures des Etats-Unis, n'exporte jamais son modèle de développement, pas plus qu'elle ne cherche la confrontation idéologique et n'a pas l'intention de contester ou de remplacer la position qu'occupent les Etats-Unis dans le monde.
De même, la partie américaine devrait éviter de franchir les lignes rouges fixées par la Chine sur les questions de Taiwan, de Hong Kong, du Tibet et du Xinjiang, qui concernent les intérêts fondamentaux de la Chine, sa dignité nationale, ainsi que les sentiments de ses 1,4 milliard d'habitants.
Enfin, les deux parties devraient élargir leur coopération mutuellement bénéfique, car il existe de plus en plus de domaines dans lesquels elles peuvent et doivent coopérer, à savoir la lutte contre la pandémie, la reprise économique mondiale, le changement climatique, la sécurité numérique, entre autres.
Henry Kissinger est l'un des principaux diplomates ayant ?uvré pour briser la glace entre la Chine et les Etats-Unis. Dans son livre paru en 2011 intitulé "De la Chine", il observe que lorsque les deux parties ont rétabli leurs relations il y a des décennies, la contribution la plus significative que les dirigeants de l'époque avaient faite alors était "leur volonté d'élever leur vision au-delà des problèmes immédiats du jour".
Pour la nouvelle administration américaine, il serait dans l'intérêt non seulement des deux parties, mais également du monde entier, de partager une telle vision des choses et de ramener les relations sino-américaines sur la voie d'un développement stable et sain. Washington devrait avoir le courage et la sagesse de faire le bon choix.