Les progrès de la Chine dans l'éradication de la pauvreté sont sans précédent et ses efforts pour promouvoir le multilatéralisme devraient être suivis par tous les membres de la communauté mondiale dans l'intérêt du développement commun, a confié le président du Forum économique mondial (WEF) Borge Brende dans une interview à Xinhua.

Cette année marque le 50e anniversaire du WEF, plus souvent appelé Forum de Davos, un événement qui réunit des responsables politiques, des hommes d'affaires et des représentants de milieux sociaux et culturels pour trouver des solutions aux problèmes du monde.

Les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies sont au c?ur de l'édition 2020 qui s'est ouverte mardi.

Ces objectifs "sont très ambitieux. L'objectif général est d'éradiquer toute extrême pauvreté d'ici 2030", domaine dans lequel la Chine compte des réalisations impressionnantes, note M. Brende, ancien chef de la diplomatie norvégienne.

Depuis des décennies, "nous avons vu plus de gens sortir de l'extrême pauvreté en Chine, peut-être 800 millions de personnes. Nous n'avons jamais vu un tel nombre de personnes sortir de l'extrême pauvreté dans l'histoire de l'humanité", c'est donc "une grande réalisation de la Chine", indique-t-il.

Borge Brende remarque que si la Chine se développe très rapidement, il y a encore des régions pauvres en son sein, ce qui rend la croissance économique chinoise plus complexe. "La Chine doit donc continuer à développer (...) La croissance doit maintenant davantage prendre en compte l'eau potable, l'air pur. Elle doit également créer des emplois de plus en plus hauts dans la cha?ne de valeur", préconise-t-il.

"Ce sera très intéressant de suivre l'état d'avancement de la Chine, comment elle continuera de faire prospérer sa population, tout en maintenant un équilibre avec la nature et l'inclusivité", ajoute le patron du Forum de Davos.

Pour s'assurer que le monde respecte les ODD, M. Brende se dit d'accord avec les propos tenus par le président chinois Xi Jinping il y a trois ans à Davos selon lesquels, face aux défis communs, le multilatéralisme et la collaboration sont la voie à suivre.

"La condition préalable à la croissance économique, également fortement soulignée par le président Xi à Davos en 2017, est que nous devons continuer à commercer les uns avec les autres", dit-il en ajoutant que "le chacun pour soi" ne fonctionne pas.

M. Brende note que "ce qui fonctionne, c'est que vous devriez faire prospérer votre voisin - et c'est ce que nous avons fait à travers la mondialisation - par le commerce entre les uns avec les autres".

Le système multilatéral doit se renouveler parce que le monde a changé. Cette année sera la première où l'Asie représentera plus de 50% du produit intérieur brut (PIB) mondial, observe-t-il. D'ici 2030, la croissance de la région devrait représenter environ 60% de celle du monde.

La voie à suivre pour le monde devrait être le multilatéralisme et la collaboration,et non le soi-disant "découplage" entre la Chine et les Etats-Unis, estime Borge Brende.

"Ici, nous espérons qu'il n'y aura pas de découplage (...) J'espère que la Chine et les Etats-Unis pourront s'inspirer de l'accord commercial qui a été signé à Washington la semaine dernière et continuer à travailler ensemble. Un peu de compétition, c'est bien, mais comme dans le sport, vous devez collaborer avec ceux avec qui vous êtes en compétition dans un bel esprit sportif", conclut-il.