Le président chinois Xi Jinping, un grand amateur de football, vient d'ajouter un élément important à sa diplomatie sportive.

Il a en effet visité mercredi le siège du Comité international olympique (CIO) dans la ville suisse de Lausanne, ainsi que le Musée olympique. Il s'agit de la première visite officielle au CIO effectuée par un chef d'Etat chinois.

"C'était vraiment une visite historique, et aussi une visite très réussie", a confié à la presse le président du CIO, Thomas Bach. "La présence du président Xi Jinping a démontré la coopération excellente entre la Chine et le CIO".

Les Jeux olympiques et paralympiques d'hiver de Beijing 2022, dont les préparatifs sont en bonne voie, ont été au centre de la rencontre entre MM. Xi et Bach.

"Avant nos entretiens d'hier et d'aujourd'hui, j'ai toujours dit que nous étions très confiants quant au succès des JO d'hiver (de Beijing 2022). Désormais, après sa visite, je peux dire que nous sommes s?rs qu'ils seront un succès", a fait savoir M. Bach.

Le sport est devenu un thème récurrent dans les efforts diplomatiques de M. Xi. En 2012, alors vice-président, il a tiré dans une balle de football gaélique lors d'une visite au stade de Croke Park à Dublin (Irlande). La même année, lors de sa visite aux Etats-Unis, il a assisté à une rencontre de NBA entre les Los Angeles Lakers et les Phoenix Suns et re?u un maillot dédicacé de la star britannique du football David Beckham.

Sa passion pour le sport n'a pas disparu après son entrée en fonction en tant que président en 2013. En 2014, M. Xi a assisté à la cérémonie d'ouverture des JO d'hiver à Sotchi (Russie). En 2015, il a achevé sa visite d'Etat au Royaume-Uni avec une visite du club anglais de Manchester City.

Selon des observateurs, l'enthousiasme de M. Xi pour le sport et sa participation racontent sa propre histoire et aussi celle de la Chine.

"En tant que haut dirigeant politique du pays, l'intérêt de M. Xi pour le sport, notamment les événements populaires, raccourcit vraiment la distance émotionnelle entre lui et son peuple. Cela montre qu'il est abordable", estime Lu Yuanzhen, un sociologue du sport chinois.

"Son implication dans les événements sportifs a aidé le président à se forger une image publique humble et bienveillante, ce qui est conforme à son approche ouverte de la gouvernance", ajoute-t-il.

L'influence du sport sur la politique chinoise n'est pas nouvelle.

''L'un des cas les plus classiques est la 'diplomatie du ping pong' qui a contribué à la restauration des relations sino-américaines dans les années 1970'', rappelle Ruan Zongze, vice-président de l'Institut des études internationales de Chine.

''En cette ère nouvelle de diplomatie diversifiée, le sport devrait rendre les choses plus faciles en renfor?ant les relations étroites entre les pays", observe-t-il.

M. Xi n'a jamais caché sa passion pour le football. En 2011, il a annoncé trois souhaits personnels à cet égard : que la Chine se qualifie à nouveau en phase finale de Coupe du monde, qu'elle accueille cet événement et enfin qu'elle le remporte un jour.

Alors que la Chine n'a pas encore atteint ces objectifs, son unique participation en phase finale remontant à 2002, M. Xi reste déterminé.

En février 2015, le groupe central pour la réforme, présidé par M. Xi, a approuvé un plan ambitieux pour augmenter le niveau du football dans le pays. Une série de mesures prévoit notamment d'ouvrir 50.000 écoles de football en dix ans, rendre le jeu obligatoire pour certains élèves du primaire et du secondaire et séparer la Fédération chinoise de football de la bureaucratie gouvernementale.

M. Bach s'est félicité de l'enthousiasme de M. Xi en faveur du sport.

"Il a une vision claire sur le r?le important que le sport joue dans la société et sur l'importance du sport dans l'éducation des jeunes", a déclaré le patron du CIO. "C'est pourquoi je lui ai dit que, à cet égard, il était un vrai champion olympique pour la jeunesse".