Dernière mise à jour à 10h30 le 12/07
Le prochain arbitrage sur le litige en mer de Chine méridionale par la Cour permanente d'arbitrage de La Haye créera probablement plus de tensions dans la région, selon un expert italien.
"Je pense que le jugement de la cour n'aidera pas le dialogue entre les deux parties impliquées, la Chine et les Philippines, mais empirera la crise", a déclaré Domenico Losurdo, philosophe historique italien de renom et professeur à l'université d'Urbino, à Xinhua dans une interview.
"Les négociations bilatérales seraient en fait le chemin le plus efficace pour résoudre le conflit", a-t-il ajouté.
La Chine et les Philippines avaient déjà atteint un accord sur la résolution de leur litige en mer de Chine méridionale au milieu des années 1990 et de nouveau au début des années 2000. Pourtant, en 2013, les Philippines ont décidé unilatéralement de porter l'affaire devant la Cour permanente d'arbitrage.
"En portant plainte unilatéralement contre Beijing à la Cour permanente d'arbitrage, les Philippines contredisent clairement leur engagement vis-à-vis de la Déclaration entre l'ASEAN et la Chine sur la Conduite des Parties en mer de Chine méridionale (DOC), qu'ils avaient signé", a affirmé M. Losurdo.
Le DOC souligne la nécessité de renforcer les conditions favorables pour une solution pacifique et durable des différends et des conflits via les négociations amicales entre les Etats souverains directement concernés.
"Cet accord appelle également les parties à faire preuve de modération et à éviter de lancer des actions qui pourraient compliquer ou escalader les conflits", a souligné M. Losurdo.
"L'initiative unilatérale des Philippines a entra?né cette escalade, dont le résultat est désormais difficile à prévoir", a ajouté l'expert.
M. Losurdo, professeur émérite de philosophie et ancien doyen de la faculté des sciences et de l'éducation à l'université d'Urbino, a déclaré que la décision des Philippines faisait plus sens dans une perspective géopolitique plus élargie.
D'après lui, tout le problème servira les intérêts des Etats-Unis en termes de préservation de leur hégémonie dans la région Asie-Pacifique, limitant la Chine à seulement une "puissance terrestre", et rendant un blocage naval américain plus facile pendant une potentielle crise.