Alors que les tensions ne cessent de s'accro?tre en mer de Chine méridionale, Washington et ses alliés ont lancé des campagnes explicites contre la Chine, lui collant de manière répétée l'étiquette de "brute" et condamnant ses activités dans la région.

Cette accusation sans fondement a toutefois été réfutée par des experts, qui ont souligné le fait que la Chine n'a jamais intimidé les pays impliqués dans le litige en mer de Chine méridionale. Au contraire, elle a fait preuve de toute la retenue possible concernant cette affaire.

LA CHINE N'EST PAS UNE BRUTE, MAIS UNE VICTIME

"La Chine n'a jamais intimidé les pays plus petits ayant des revendications en mer de Chine méridionale", a déclaré Xu Liping, chercheur à l'Institut national de Stratégie internationale à l'Académie chinoise des sciences sociales.

"Au contraire, elle a choisi de préserver sa souveraineté en respectant les règles internationales et le droit international", a rappelé M. Xu.

Selon lui, la Chine n'est pas une brute mais est en réalité la plus grande victime des différends en mer de Chine méridionale.

"La Chine n'a jamais fait usage de ses forces pour changer le statu quo régional, et les travaux de construction d'infrastructures ont été menés sur ses propres ?les", à l'inverse d'autres pays qui ont entrepris des travaux sur des ?les ne leur appartenant pas, a affirmé M. Xu.

Comme l'ont observé de nombreux experts, la Chine a toujours préconisé une résolution pacifique des différends territoriaux via la négociation. Elle a abordé la question de la mer de Chine méridionale de manière constructive, gardant toujours les portes du dialogue ouvertes.

Cependant, sans avertissement préalable ni consultation, les Philippines ont déposé une demande d'arbitrage international concernant leurs différends avec la Chine.

"L'arbitrage du tribunal sur cette affaire ne va que compliquer et internationaliser la question de la mer de Chine méridionale, ce qui sera une trahison flagrante de la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale (DOC) signée en 2002 par la Chine et les dix Etats membres de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN)", a déclaré M. Xu.

Depuis le début de la procédure arbitrale en 2013 à la Cour permanente d'arbitrage de La Haye, Manille a fermé la porte des négociations et a procédé à une série de provocations portant atteinte aux droits et aux intérêts légitimes de la Chine.

Au mois de mars seulement, les Philippines ont permis aux Etats-Unis d'avoir accès à cinq bases militaires près des eaux contestées avec la Chine dans le cadre d'un pacte de défense renouvelé avec Washington. Elles ont également loué des avions militaires en provenance du Japon et ont accepté des chasseurs et des radars de surveillance venant de Corée du Sud.

Selon le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, des avions militaires philippins ont ouvertement violé l'espace aérien au-dessus des récifs chinois de Nansha à plus de 50 reprises en 2015.

"Est-ce la fa?on dont un grand pays intimide les pays plus petits? Ou est-ce son opposé?", a lancé M. Wang en février dernier à Washington.

Dans l'intérêt de la paix et de la stabilité régionales, la Chine a exercé une très grande retenue, mais personne ne devrait douter de sa volonté de préserver ses intérêts fondamentaux.

Comme l'a indiqué un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, "la Chine n'intimidera jamais les petits pays, mais nous ne tolérerons en aucun cas qu'un petit pays s'invente des excuses et porte atteinte aux intérêts de la Chine".

ETATS-UNIS : UNE MAIN INVISIBLE DERRIèRE LES TENSIONS DANS LA REGION

Dans certains reportages de médias occidentaux sur la mer de Chine méridionale, la Chine a souvent été décrite comme un empire qui ne cesse d'"intimider" les petits pays, de "militariser" la mer de Chine méridionale, de saboter la "liberté de navigation" et de défier le droit international.

L'intention derrière cette campagne publique est de faire de la Chine le bouc émissaire responsable de la situation tendue en mer de Chine méridionale, ont résumé certains experts, qui ont mis en avant le fait que les Etats-Unis ont été, de manière très concrète, la main invisible ayant causé la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

Les tensions accrues dans la région ne sont pas un incident isolé, mais le résultat de la politique américaine de "rééquilibrage vers l'Asie", a déclaré Peter Li, professeur agrégé de l'Université de Houston Downtown, lors d'une récente interview avec Xinhua.

"Pour les Etats-Unis, l'Asie de l'Est occupe une position stratégique particulière dans la politique étrangère américaine. Cependant, nous devons comprendre que la politique étrangère des Etats-Unis s'est toujours fondée sur un calcul judicieux des intérêts nationaux américains", a-t-il indiqué.

"Par exemple, en 1947, ce sont les etats-Unis qui ont aidé le gouvernement chinois à récupérer ses ?les en mer de Chine méridionale. Pourtant aujourd'hui, les Etats-Unis ont apparemment changé de position. Ce changement, résultant d'une nouvelle compréhension de la situation en Asie de l'Est et de la montée en puissance de la Chine, envoie un message clair aux pays ayant des différends territoriaux avec la Chine, tels que les Philippines", a-t-il précisé.

Le processus de renforcement des relations existantes a apparemment donné à Manille le signal que ses actions en mer de Chine méridionale étaient soutenues par les Etats-Unis.

Stimuler son alliance avec les alliés de la région, renforcer les nouvelles relations avec les pays de l'ASEAN, et consolider les liens de sécurité existants, sont les objectifs stratégiques de Washington visant à neutraliser la position de la Chine dans la région, a déclaré M. Li.

"Pour les Etats-Unis, si la Chine était impliquée dans des conflits prolongés, ses ressources devraient être détournées vers des préparatifs militaires, et la vie de ses habitants en serait affectée", a-t-il fait savoir.

M. Li a indiqué que les opérations maritimes américaines dans la région ont envoyé un message clair aux parties impliquées dans les différends en mer de Chine méridionale : Washington a une position en contradiction avec la Chine.