Les autorités chinoises prennent des mesures pour renforcer leur coopération avec la communauté internationale suite à la récente campagne anti-corruption "Sky Net" visant à capturer les fugitifs à l'étranger impliqués dans des crimes économiques.
Le ministère chinois de la Sécurité publique a lancé mercredi la campagne "Fox Hunt 2015" (chasse aux renards), ciblant les suspects économiques, des membres corrompus du Parti communiste chinois (PCC) et des officiels du gouvernement.
Cette action fait partie d'une campagne plus large surnommée "Sky Net" qui a été lancée fin mars et où se sont alliés le gouvernement, le PCC, les agences d'application de la loi, la Banque centrale, et les services diplomatiques.
Depuis le 18e Congrès national du PCC en 2012, la nouvelle direction du parti a toujours adhéré à une politique de zéro-tolérance contre la corruption, prenant des mesures sévères afin d'enrayer la propagation de cet acte criminel au niveau national, de chasser les fugitifs et de récupérer les actifs illégaux à l'étranger.
Durant le forum de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (APEC) tenu à Beijing en novembre dernier, la Déclaration de Beijing sur la lutte contre la corruption a été adoptée, les membres de l'APEC s'étant engagés à éliminer la corruption via l'extradition, l'assistance judiciaire et des mesures légales plus flexibles pour récupérer les gains récoltés en fraude.
L'année dernière, la Chine a terminé des négociations sur des traités d'extradition ou de justice administrative avec dix pays, dont la France, l'Espagne, la Grande-Bretagne et l'Italie.
En novembre 2014, la Chine avait conclu un total de 39 traités d'extradition, dont 29 qui ont déjà pris effet, et 52 traités d'assistance judiciaire criminelle, dont 46 déjà en place.
Pendant ce temps, la coopération qu'entreprend la Chine avec les Etats-Unis, le Canada et l'Australie - les trois plus importantes destinations où se rendent les fugitifs chinois corrompus - fait des progrès constants dans le cadre de la Convention des Nations Unies contre la corruption, qui fait référence à la chasse des officiels corrompus fugitifs et à la récupération de l'argent.
En juin 2013, la Chine et le Canada ont conclu leurs négociations pour un accord de partage et de restitution des actifs récupérés. C'est le premier accord spécial de la Chine portant sur ce sujet.
L'année dernière, le groupe de coordination anti-corruption de l'autorité centrale a installé un bureau afin de pourchasser les suspects fugitifs et les actifs volés dans les pays étrangers.
En octobre 2014, la Chine et les Etats-Unis ont convenu de renforcer leur coopération dans les efforts d'investigation, de tra?age, de blocage, de récupération, et de restitution des actifs volés.
L'Australie a aussi fait savoir en octobre 2014 qu'elle aiderait la Chine à pourchasser les suspects fugitifs et les actifs volés, devenant le premier pays à exprimer sa volonté de coopérer avec la Chine dans les trois plus importantes destinations où se rendent les officiels chinois corrompus fugitifs.
Lors d'un sommet sur deux jours en novembre dernier à Brisbane en Australie, les dirigeants du G20 ont ratifié un Plan d'action anti-corruption dans un désir de soutenir la croissance et la résistance, qui comprend des actions pour améliorer l'assistance légale mutuelle, la récupération des sommes d'argent récoltées par la corruption, et le refus de fournir un refuge aux officiels corrompus.
Avec sa promotion continue de la coopération anti-corruption internationale, la Chine a atteint des succès remarquables dans sa poursuite des suspects fugitifs et actifs volés à l'étranger.
En 2013, 762 personnes suspectées du crime d'avoir abusé de leur fonction ont été ramenées en Chine, avec 10,14 milliards de yuans (1,63 milliard de dollars) confisqués, selon le Parquet populaire suprême chinois.
Un total de 749 officiels fugitifs suspectés de crimes en relation avec leur travail ont été capturés l'année dernière, indique un rapport du Parquet.
L'opération "Fox Hunt 2014", qui s'est déployée durant la seconde moitié de l'an dernier, a à elle seule permis la capture de 680 officiels corrompus et suspects criminels qui avaient fui la Chine, a déclaré le ministère de la Sécurité publique en début de l'année.
Sur ceux qui ont été capturés, 390 se sont rendus, 208 étaient impliqués dans des cas engageant plus de dix millions de yuans (1,6 million de dollars) chacun, et 117 étaient en fuite depuis plus de dix ans, avec l'un d'entre eux en fuite depuis 22 ans. Les fugitifs ont été capturés dans 69 pays et régions de la planète, a précisé le ministère.