Les Etats-Unis et la Chine sont engagés de manière régulière dans la coopération en matière d'application de la loi, y compris dans la chasse menée actuellement par la Chine pour ses fonctionnaires corrompus en fuite aux Etats-Unis, a affirmé mercredi le Département d'Etat américain.
"Je peux dire que, dans les grandes lignes, (...) les Etats-Unis et la Chine sont régulièrement engagés pour ce qui concerne l'application des lois des dossiers d'intérêt commun, tels que le rapatriement et la lutte contre la corruption à travers le Groupe de liaison sino-américain sur la coopération en matière d'application de la loi", a déclaré la porte-parole du Département d'Etat, Jennifer Psaki, lors d'un point de presse régulier.
Elle s'est exprimée ainsi suite à certains rapports des médias chinois selon lesquels la Chine aurait remis au gouvernement américain une liste prioritaire de plus de 150 fonctionnaires de haut rang en fuite aux Etats-Unis, dans l'optique de les ramener en Chine pour qu'ils soient traduits en justice.
Selon Mme Psaki, lors de la toute dernière réunion, la délégation chinoise "a convenu de nous fournir plus de preuves concernant les cas des fugitifs recherchés en priorité, pour que nous puissions nous concentrer davantage sur la localisation, la poursuite ou le transfert de ces fugitifs".
En décembre dernier, les deux pays ont tenu à Beijing une réunion du Groupe de liaison sino-américain sur la coopération en matière d'application de la loi au cours de laquelle Beijing aurait fourni au c?té américain une liste prioritaire de quelque 150 fonctionnaires fugitifs recherchés pour corruption.
"Et nous continuons à encourager la Chine à fournir des preuves et renseignements solides pour nous assurer que nos organismes de justice puissent mener une enquête de manière appropriée et poursuivre les cas liés à la corruption présumée", a poursuivi Mme Psaki.
La porte-parole a confirmé que la Chine avait fourni de telles listes dans le passé, et "c'est évidemment quelque chose qui est en cours", a-t-elle dit.
Le ministère américain de la Justice a pris l'initiative dans la coopération anti-corruption avec la Chine, alors que le Département d'Etat tient également des discussions avec la Chine sur quelles informations sont nécessaires, ainsi que sur les mesures pouvant être prises, a ajouté la porte-parole.
Le fait que les deux pays n'ont pas signé de traité d'extradition ne devrait pas être un obstacle à la coopération sino-américaine pour traduire en justice les fonctionnaires corrompus, a indiqué Mme Psaki.
"De manière générale, nous pouvons rapatrier les fugitifs à d'autres pays, même s'il n'y a pas de traité d'extradition (...) mais il y a un certain nombre de mesures devant être prises", a-t-elle noté.
Pourtant, vu l'absence d'un traité d'extradition entre la Chine et les Etats-Unis, la Chine doit recourir à d'autres moyens pour chasser les fugitifs et leurs avoirs illicites, comme le rapatriement, la poursuite et l'inculpation des suspects aux Etats-Unis, a-t-elle relevé.
Quant à la possibilité d'entamer des négociations pour un traité d'extradition entre les deux pays, Mme Psaki a déclaré que les Etats-Unis devraient prendre d'abord en considération un certain nombre de facteurs.
L'individu à être extradé des Etats-Unis vers un autre pays "doit être l'objet d'un procès équitable", et "ne doit pas être soumis à la torture ou à d'autres formes de maltraitance dans le pays destinataire", a précisé la responsable.
De surcro?t, les Etats-Unis n'envisagent pas un traité d'extradition avec un pays à moins que celui-ci s'engage à extrader ses propres ressortissants, a-t-elle ajouté.