L'actuelle visite du Premier ministre chinois Li Keqiang en Afrique, la première depuis son investiture en mars 2013, n'est pas que symbolique. En visitant quatre pays en une semaine, Li Keqiang a renforcé la coopération sino-africaine, a indiqué dimanche le sinologue fran?ais Pierre Picquart dans une interview écrite à Xinhua.
Outre l'Ethiopie, le Premier ministre chinois s'est rendu, lors de sa première tournée en Afrique depuis sa prise de fonctions il y a un an, au Nigeria, en Angola et au Kenya.
Lors de cette visite, le chef du gouvernement chinois a énuméré quatre principes, souligné six domaines et mis l'accent sur une nouvelle plate-forme pour la Chine et l'Afrique, contribuant à parvenir à une version actualisée d'un partenariat global. Les quatre principes relèvent des domaines suivants : se traiter l'un l'autre avec sincérité et d'égal à égal, consolider la solidarité et la confiance mutuelles, ?uvrer conjointement pour le développement inclusif, et promouvoir l'innovation de la coopération pratique, a précisé Pierre Picquart.
La Chine a été la première puissante émergente à s'intéresser à l'Afrique dans les années 1990 et à se lancer à la conquête des marchés africains, dans la lignée de sa politique de croissance, de coopération et d'expansion économique, a-t-il ajouté.
Aujourd'hui, Beijing a une politique globale à l'égard des pays africains. Et cet engouement chinois sur l'Afrique est une "aubaine indéniable et une opportunité" pour l'Afrique. Il en résulte par exemple une hausse significative des exportations, d'hydrocarbures ou de produits miniers.
En 2013, les échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique ont atteint 200 milliards de dollars. Ces échanges vont se développer et s'orienter vers une diversification des exportations africaines vers la Chine et des importations chinoises en Afrique (textile, alimentaire, petit électroménager moins cher que celui en provenance d'Europe ...) en boostant leur économie et leur croissance. De ce fait, la Chine est aujourd'hui le premier partenaire commercial de l'Afrique devant l'Europe, a poursuivi le sinologue fran?ais.
En effet, on assiste en Afrique à une multitude de chantiers à des co?ts avantageux pour les Africains (routes, batiments, transport...). De plus la politique chinoise d'aide au développement porte des fruits en matière de réduction de la dette, mais aussi de santé, d'éducation, de formations, de logements ou d'aide technique dans les secteurs de l'industrie ou de l'agriculture.
Ainsi les relations sino-africaines avec une diversité des approches selon les pays, permettent aux pays africains d'être au centre d'une nouvelle dynamique planétaire, en privilégiant une vision à long terme pour le développement de l'Afrique, a conclu Pierre Picquart.
La Chine et le Kenya ont signé dimanche à Nairobi un accord sur le co-financement de la construction d'un chemin de fer liant Nairobi à Mombasa, ville c?tière dans le sud-est du Kenya, à l'occasion de la visite du Premier ministre chinois Li Keqiang.
Le Kenya est la dernière étape de la tournée de M. Li dans quatre nations africaines.