Après avoir servi son h?te dans le plus célèbre restaurant à sushis de Tokyo, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a finalement obtenu un engagement "longuement attendu" de la part du président américain Barack Obama.
En promettant d'appliquer un traité de sécurité américano-japonais aux ?les Diaoyu, M. Obama a rassuré son allié japonais anxieux, qui a déclenché en 2012 un différend territorial avec la Chine en "nationalisant" ces ?les en mer de Chine orientale.
Mais il serait tout simplement prématuré et na?f pour Tokyo de tirer de cet engagement les conclusions qui l'arrangent et de convaincre Washington de lui offrir son soutien à tout prix dans un conflit déclenché par le Japon lui-même.
Jeudi, lors d'une conférence de presse conjointe avec M. Abe, le président Obama a déclaré que les ?les Diaoyu étaient "couvertes" par le traité de défense qui oblige Washington à agir si le Japon est attaqué.
Mais il ne s'agit que d'une politique standard et d'un cliché politique pour les Etats-Unis, dont le sens ne doit pas être exagéré. Comme M. Obama l'a expliqué, "ce n'est pas une nouvelle position".
Cependant, ce qui est extrêmement dangereux, c'est que M. Abe et son gouvernement nationaliste pourraient être encouragés à défier la position chinoise dans les différends territoriaux en étant convaincus que l'engagement de M. Obama est un bouclier qui leur procure une immunité contre toute sanction.
Malheureusement, ce n'est qu'un nouvel exemple des illusions typiques de Tokyo. Peu après ses propos rassurant le Japon de son engagement, M. Obama a refusé de fixer une "ligne rouge" à ne pas franchir dans les différends territoriaux sino-japonais, expliquant que son gouvernement n'avait pas choisi son camp sur cette question, et a préféré ne pas répondre lorsqu'on lui a demandé si son pays allait intervenir militairement en cas d'une opération sur ces ?les.
Il a en outre dé?u certains politiciens japonais belliqueux en appelant à des solutions pacifiques aux conflits dans la région par le biais du dialogue, une approche qui fait écho à celle de la Chine.
La position claire de la Chine sur les ?les Diaoyu n'a pas changé : ces ?les font partie intégrante du territoire chinois et la Chine détient une souveraineté incontestable sur l'archipel.
L'occupation par le Japon des ?les est illégale et n'est pas valide. Le traité de défense américano-japonais, un anachronisme de la guerre froide, ne peut porter atteinte à la souveraineté territoriale de la Chine et à ses droits légitimes.
Le Japon et les Etats-Unis ne devraient pas sous-estimer la détermination de la Chine à sauvegarder sa souveraineté territoriale nationale et ses intérêts maritimes.
Par conséquent, les Etats-Unis, un partenaire qui se présente comme "responsable et fiable", doivent respecter les faits historiques, adopter une attitude responsable et honorer leur engagement de ne pas prendre position sur cette question.
Au lieu de soutenir de fa?on aveugle son allié récidiviste et perturbateur, les Etats-Unis devraient aider Tokyo à calmer ses ardeurs et fournir des "portes de sortie" qui pourraient orienter le Japon vers une détente avec la Chine.
Les Etats-Unis doivent être prudents dans leurs paroles et dans leurs actes s'ils veulent vraiment jouer un r?le constructif pour la paix et la stabilité de la région. Après tout, Tokyo devient un boulet de plus en plus lourd qui nuit aux intérêts de Washington sur le long terme.