Dernière mise à jour à 08h49 le 17/08
Le parti tunisien Ennahdha (Renaissance), a appelé le président de la République, Ka?s Sa?ed, à lever la suspension des activités de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP, Parlement), selon un communiqué publié lundi par le parti.
"Le bureau exécutif s'est réuni le vendredi 13 ao?t et a discuté des graves répercussions des mesures exceptionnelles prises par le président de la République et de leur impact politique et économique négatif sur l'image de la Tunisie et son expérience démocratique", peut-on lire dans le communiqué.
Le bureau exécutif d'Ennahdha a, dans ce sens, formulé plusieurs recommandations qualifiées de prioritaire et d'une extrême urgence.
Il s'agit en premier lieu de lever la suspension des activités parlementaires "afin que le Parlement puisse reprendre rapidement la voie constitutionnelle et mette fin à l'Etat d'infraction de la Constitution, car il constitue une menace pour la continuité de notre expérience démocratique, une violation de droits et libertés, et une atteinte aux principes les plus élémentaires de la République et à la séparation des pouvoirs".
Ennahdha, précise son bureau exécutif, "rappelle également que les crises politiques ne peuvent être résolues que par le dialogue, d'autant plus que la responsabilité nationale est de préserver l'unité des Tunisiens et leur paix civile, de reprendre la voie démocratique, de protéger les intérêts supérieurs du pays et non de plonger la Tunisie dans des conflits régionaux et internationaux qui détournent le pays de sa position historique".
Le parti Ennahdha, dont le chef, Rached Ghanouchi, est le président de l'ARP, estime qu'il est impératif de "confier à un Premier ministre un gouvernement de compétences nationales, de lever le dispositif sécuritaires qui encercle le siège du gouvernement et de cesser d'entraver les services publics et de perturber le fonctionnement des rouages de l'Etat".
"Il faut déclencher la sonnette d'alarme quant aux effets économiques et financiers catastrophiques de la situation politique difficile que traverse le pays, sans oublier de mentionner l'ampleur des risques économiques sur la situation des finances publiques et sur la capacité de l'Etat de tenir ses promesses et répondre à ses obligations internes et externes", souligne le parti Ennahdha.
Le président tunisien a annoncé le 25 juillet dernier le gel des activités du Parlement, la levée de l'immunité parlementaire ainsi que le limogeage du chef du gouvernement, Hichem Mechichi, et ce, sur fond de manifestations dans les rues contre le "mauvais rendement" gouvernemental et parlementaire, rappellent des observateurs locaux.