Dernière mise à jour à 09h45 le 24/08
Des délégations des Afro-descendants accompagnées des responsables de la ville béninoise de Ouidah, ont rendu dimanche un hommage aux déportés noirs et africains, aux victimes de la traite trans-saharienne, de l'océan Indien et à celles de la traite transatlantique, à la "Porte du Non-Retour" de la ville historique de Ouidah, à l'occasion de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition.
"Parce que les victimes de l'esclavage n'ont jamais cessé de résister par tous les moyens contre un système organisé d'oppression et d'exploitation, nous devons leur rendre hommage. Nous avons le devoir de nous réunir ainsi chaque année car de cette tragédie de l'esclavage est né un patrimoine culturel commun, qui nous unit au-delà de cette histoire, et que nous devons préserver, conserver et faire vivre pour la mémoire de l'humanité entière", a déclaré, Carole Borna, représentante du ministre du Tourisme, de la Culture et des Arts du Bénin.
Mme Borna s'exprimait ainsi après avoir parcouru avec les délégations des Afro-descendants de la Martinique, du Guadeloupe, de la Réunion et des Etats-Unis d'Amérique, les différentes stations de la Route des Esclaves, pleine d'histoire de la traite des esclaves, jusqu'à la Porte du Non-Retour, plantée au bord de l'océan Atlantique
Christophe Chodaton, responsable du comité de commémoration de cette journée internationale de souvenir de la traite négrière et de son abolition a estimé que cette commémoration "à la Porte du Non-Retour" de Ouidah, est très symbolique et chargée d'histoire.
"Cet endroit a vu plus d'un million d'enfants, de femmes et d'hommes partir vers le nouveau monde. Cette plage a entendu leurs pleurs et gémissements. Aujourd'hui, nous sommes présents ici pour rendre hommage ensemble à nos a?eux capturés, déportés et mis en esclave. Nous sommes ici pour nous souvenir ensemble de leurs luttes quotidiennes et de la grandes révolte du 23 ao?t 1791 qui aboutira à l'abolition de la traite négrière et de l'esclavage", a-t-il fait observer.
Il a estimé qu'il serait incompréhensible que cette journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition passe sous silence au Bénin.
"Avec Ha?ti, le Bénin avait émis l'idée qui a abouti à la Résolution de l'UNESCO créant le projet 'La route de l'Esclave' en 1993. C'était pour répondre concrètement au devoir de mémoire", a-t-il rappelé.