Dernière mise à jour à 10h47 le 13/04
Dès lundi prochain, le port d'un masque dans les espaces publics sera obligatoire au Cameroun, selon un arrêté du gouvernement. Mouhamed Amin Nsangou, 26 ans, étudiant à l'Université de Yaoundé I, n'a pas attendu cette décision pour se lancer dans la production de masques.
A défaut de trouver en quantité des masques de protection sur le marché, M. Nsangou et ses camarades d'université ont mis sur pied un atelier de fabrication de masques avec les tissus locaux.
"Quand notre pays a été touché par la pandémie qu'est le COVID-19, nous nous sommes sentis dans l'obligation de nous impliquer dans le processus de lutte", a-t-il expliqué. "Nous fabriquons les masques de protection à l'aide de tissus 100% coton que l'on retrouve sur le marché."
Ces masques, qui se vendent à 1.000 francs CFA par pièce (environ 1,7 dollars), "sont lavables plusieurs fois, parce qu'on se dit qu'on n'a pas les moyens de s'en acheter à tout moment", selon M. Nsangou.
Outre les masques, les étudiants issus des filières de chimie produisent également des solutions hydro-alcooliques.
"Grace au protocole rendu public par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), nous nous ravitaillons en matières premières sur le marché pour produire des gels hydro-alcooliques", a indiqué Michel Pepouore Ngoundam, étudiant en microbiologie industrielle à l'Université de Yaoundé I.
L'initiative de ces étudiants a permis à ce jour de doter une centaine d'étudiants en masques et en gels hydro-alcooliques.
Le gouvernement camerounais envisage une production locale et massive de masques, de gels hydro-alcooliques et d'autres matériels de lutte contre le virus, selon l'arrêté gouvernemental rendant obligatoire le port du masque.
Le Cameroun, qui est l'un des pays d'Afrique subsaharienne les plus touchés par le nouveau coronavirus, compte actuellement 836 cas positifs de COVID-19, dont 98 guérisons et 12 décès, selon le dernier bilan des autorités sanitaires du pays.