Dernière mise à jour à 08h34 le 13/04
Tous les pays doivent contribuer aux efforts internationaux pour combattre le COVID-19, en pla?ant la vie et la santé des personnes en priorité et en rejetant toute tentative de politiser la pandémie, a déclaré l'ambassadeur de Chine aux Etats-Unis, Cui Tiankai.
"Je pense que nous avons appris de notre expérience et de celle d'autres pays que nous devons vraiment placer la vie et la santé des personnes avant tout. C'est ce qu'il y a de plus important pour nous. Et nous devons le faire à tout prix", a déclaré M. Cui dans un entretien accordé le 3 avril à Ian Bremmer lors de l'émission hebdomadaire internet et télévisuelle Gzero World, diffusée à l'échelle nationale samedi par la télévision publique américaine.
"Nous devons sauver des vies, protéger la santé des personnes, spécialement des groupes les plus vulnérables, des personnes agées, des personnes ayant des maladies chroniques et peut-être des personnes pauvres dans de nombreux pays. Nous devons en faire notre première priorité à tout prix", a déclaré M. Cui, répondant à une question sur les conseils de la Chine aux Etats-Unis pour combattre la maladie.
"Deuxièmement, nous devons vraiment améliorer la coopération internationale", a-t-il ajouté, "parce qu'à moins que nous connaissions un succès global dans l'endiguement et le traitement de ce virus, aucun pays ne sera en sécurité, pas même la Chine, pas même les Etats-Unis".
"Nous devons vraiment rejeter toutes les tentatives de tirer un avantage politique de la souffrance d'autrui", a-t-il martelé, ajoutant que "malheureusement, il y a toujours des éléments ici (aux Etats-Unis, ndlr), et peut-être ailleurs dans le monde, qui font de telles tentatives".
"Nous devons travailler ensemble et rejeter fermement toutes ces tentatives. Puis sur le long terme, nous devrons tirer les le?ons appropriées de cette pandémie", a-t-il ajouté.
"Ces dernières années, de nombreuses personnes ont parlé de rivalité stratégique entre les principales puissances, du soi-disant 'piège de Thucydide', et ainsi de suite", a-t-il souligné.
"Mais très peu de personnes avaient anticipé qu'un virus aurait un tel impact sur nous tous", a-t-il ajouté. "Je pense qu'il faut sérieusement penser à ce qui constitue une réelle menace pour nous tous. Quel est notre véritable ennemi? Et quels sont nos intérêts communs? Comment devons-nous répondre mondialement ensemble à de tels défis mondiaux?"
Notant qu'il s'agissait "d'une énorme crise pour nous tous", l'ambassadeur a rejeté les accusations de certains politiciens occidentaux selon lesquelles la Chine aurait des arrière-pensées politiques en aidant d'autres pays à combattre le virus.
"Ce qui dirige notre action actuelle, c'est la compréhension que nous faisons tous partie d'une communauté", a-t-il déclaré. "La Chine ne peut pas être à l'abri du virus si tous les autres pays luttent encore (...) en un sens, nous nous aidons également en aidant les autres".
"Et je ne crois pas que notre objectif soit d'être le 'leader du monde' car nous ne croyons pas qu'il doive y avoir un leader du monde. Nous croyons en l'égalité de tous les pays", a-t-il assuré. "Bien s?r, certains pays sont plus puissants, plus capables que d'autres et doivent contribuer davantage. Et nous sommes prêts à le faire".
"Toutefois, ce que nous souhaitons réellement obtenir, c'est le respect mutuel, le véritable repect entre les uns et les autres, et la pleine reconnaissance que les différences entre pays continueront d'exister. Nous devons voir ces différences comme une source de diversité, de complémentarité, plut?t que de confrontation ou de conflits", a-t-il déclaré.
"Je pense que notre aide est bien entendu bien accueillie, et que nous faisons de notre mieux pour apporter une assistance technique, des fournitures médicales et partager notre expérience en matière de lutte contre ce virus. Mais nous sommes également clairs sur le fait que ce que nous avons fait en Chine repose sur les conditions et les circonstances de la Chine", a-t-il poursuivi.
"Il y a alors des choses que nous faisons en Chine, qui fonctionnent pour la Chine, elles peuvent ne pas être bien adaptées à d'autres pays. Voici ce que nous disons : vous devez développer une stratégie reposant sur ce qui fonctionnerait pour votre propre pays", a-t-il conclu.