Dernière mise à jour à 10h39 le 12/07
Grace à l'entrée en vigueur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), l'Afrique et la Chine peuvent consolider leur coopération déjà existante en matière de capacité industrielle, a déclaré un expert nigérian en relations internationales lors d'une interview récente accordée à Xinhua.
Selon Charles Onunaiju, directeur du Centre des études chinoises à Abuja, depuis la mise en place de l'accord de la ZLECA, il y a un avantage pour les deux parties à assurer le progrès nécessaire pour améliorer la capacité industrielle africaine.
"Je pense qu'il y a des perspectives énormes en termes de possibilités réelles de débloquer l'Afrique comme nouvelle frontière industrielle grace à la signature de cet accord important", a dit M. Onunaiju. "Mais cela ne peut pas se produire tout seul, cela doit être organisé, cela doit être favorisé par une implication politique", a-t-il souligné.
Le lancement de la ZLECA a eu lieu dimanche à l'occasion du 12ème sommet extraordinaire des chefs d'état et de gouvernement de l'Union africaine (UA) à Niamey, capitale du Niger.
Parmi ses principales ambitions, la ZLECA souhaite mettre en place un marché continental unique des biens et services, avec une libre circulation des hommes d'affaires et des investissements. Elle projette d'éliminer les droits de douane entre ses pays membres, et de créer un marché de 1,2 milliard de personnes représentant un produit intérieur brut (PIB) combiné de plus de 2 200 milliards de dollars.
Certains dirigeants africains, dont le président nigérian Muhammadu Buhari, ont auparavant exprimé l'opinion que l'Afrique avait besoin non seulement d'une politique commerciale mais aussi d'un programme industriel de niveau continental.
Maintenant que l'Afrique dispose d'un marché unique, ce que les acteurs de cette initiative et les parties prenantes en général doivent faire désormais est de mettre en place les bonnes politiques industrielles ainsi que des mesures efficaces sur certains autres dossiers clés, comme la cohérence politique, l'harmonisation des politiques et les droits de douane, a affirmé M. Onunaiju.
De même, il est nécessaire pour l'Afrique de profiter des perspectives industrielles de la nouvelle zone de libre-échange, ce qui est l'essentiel pour construire un marché commun, a-t-il observé.
"Nous devons trouver une convergence sur les questions clés comme les politiques industrielles, l'alignement des politiques et la mise en réseau des politiques. Il n'est pas possible d'avoir des divergences de politiques, certaines d'entre elles sont ouvertement opposées les unes aux autres, et on parle d'une zone de libre-échange. Aussi, il faut créer certaines synergies et convergences si l'on veut réellement que la liberté des marchés aille au-delà de la rhétorique et des slogans", a-t-il dit à Xinhua.
Renforcer la coopération industrielle était l'un des dix grands plans de coopération entre la Chine et l'Afrique proposés par la Chine lors du Forum sur la Coopération sino-africaine (FCSA) de décembre 2015 à Johannesburg, et à nouveau l'une des huit initiatives majeures déployées lors du sommet FCSA 2018 à Beijing, a-t-il rappelé.
"Je pense que si l'Afrique profite de cette opportunité (...) Si l'Afrique adopte ce processus de coopération industrielle avec la Chine, de manière beaucoup plus constructive, cela peut faire beaucoup pour fournir la fondation industrielle dont l'Afrique a besoin", a ajouté M. Onunaiju, qui a écrit plusieurs livres sur la coopération sino-africaine.