Dernière mise à jour à 10h16 le 20/11
Le Niger pourrait faire son entrée dans le club des grands producteurs d'or noir du continent africain à en juger par les immenses réserves qu'il projette d'exploiter d'ici 2021, selon les prévisions officielles à Niamey.
Les autorités nigériennes se veulent optimistes, et pour cause : le sous-sol nigérien regorge depuis la nuit des temps d'importants gisements, notamment de pétrole, dont l'exploitation démarrée en 2011 donne de l'espoir pour l'avenir.
Après de vaines recherches commencées depuis 1952 dans le nord du pays avec des compagnies pétrolières pour la plupart occidentales, le consortium chinois de la China National Petroleum Corporation (CNPC) a fait du vieux rêve des Nigériens une réalité, au bout de trois ans seulement après la signature du premier contrat de recherche avec le gouvernement nigérien et après des travaux titanesques dans des conditions climatiques très difficiles en plein c?ur du grand désert du Sahara.
Depuis 2011, le pays est devenu un petit producteur de pétrole à la faveur de la mise en exploitation du gisement d'Agadem. Le Niger dispose aujourd'hui d'une industrie pétrolière complète, produisant un pétrole de haute qualité traité par la Société de raffinage de Zinder (SORAZ), à capitaux sino-nigériens.
La production actuelle est de 20.000 barils par jour, pour un besoin national estimé à 7.000 barils.
En termes de retombées dans l'économie nationale, les recettes fiscales tirées de l'industrie pétrolière s'élèvent à plus de 600 milliards de francs CFA (1 milliard de dollars), apprend-on de source diplomatique nigérienne. Parallèlement, plus de 7.000 emplois directs ont été créés par la CNPC et ses sous-traitants qui ont également envoyé en stage plus de 200 fonctionnaires du ministère nigérien du Pétrole en Chine et dans d'autres pays. A cela s'ajoute la construction et la réhabilitation de plusieurs infrastructures sur le territoire national.
Avec le prochain démarrage de la seconde phase d'exploitation du bloc d'Agadem, grace à un avenant avantageux au contrat de partage de production adopté en juin dernier, le Niger ambitionne de quintupler sa production journalière actuelle de brut, passant de 20.000 à 110.000 barils d'ici 2021, et de bénéficier ainsi d'importants revenus financiers, annonce-t-on de source officielle.
Pour la distribution du pétrole brut via certains ports de la sous-région, la construction prochaine de pipelines est envisagée grace à la coopération sino-nigérienne.
D'autre part, le gouvernement nigérien a confirmé jeudi dernier, au sortir d'un conseil des ministres à Niamey, la découverte d'importantes réserves d'hydrocarbures dans le bassin pétrolier de Kafra (nord), proche de la frontière avec l'Algérie. "Le forage réalisé entre décembre 2017 et février 2018 a permis de confirmer l'existence d'un nouveau bassin pétrolier à la frontière Niger-Algérie. C'est sur la base de ces résultats que l'opérateur souhaite réaliser des travaux à plus forte valeur ajoutée", précise un communiqué.
Un avenant au contrat de partage de production a été signé avec la société algérienne Sonatrach. L'exploitation pourrait commencer dès la fin de l'année en cours et fournir à terme 90.000 barils supplémentaires au Niger, selon un communiqué officiel.
De l'avis des spécialistes, la mise en valeur de toutes ces potentialités d'hydrocarbures, qui co?ncide avec une forte demande sur le marché africain notamment de l'or noir, favorisera certainement les chances du Niger de s'inviter dans un avenir proche dans la cour des grands producteurs africains de pétrole.