Dernière mise à jour à 13h39 le 08/11
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues mardi à Lomé,capitale du Togo, pour exiger des réformes constitutionnelles avec limitation du mandat présidentiel.
Des violences sont signalées dans certaines villes du pays, notamment à Bafilo et Sokodé où les rassemblements des manifestants ont été sérieusement dispersés.
C'est le début d'un programme de trois jours de manifestation prévus les 7, 8 et 9 novembre, à l'appel d'une coalition de quatorze partis de l'opposition qui réclame le retour à la forme intégrale de la Constitution de 1992, le vote de la diaspora et le départ du président togolais Faure Gnassingbé.
La version de la Constitution exigée avait établi la limitation à deux le mandat présidentiel de cinq et un scrutin présidentiel à deux tours, avant de subir une modification en 2002 qui a sauté le verrou de la limitation du mandat.
Mi-octobre dernier, de graves violences ont été enregistrées avec la sortie de miliciens armés à Lomé, le lynchage de deux militaires et la destruction d'un commissariat de police à Sokodé, des armes et munitions emportées, et de la destruction de plusieurs biens publics et privés.
La marche de mardi marque la reprise des manifestations près d'un mois après l'escalade des violences connue en octobre et pour lesquelles la société civile fait état de plus de dix morts.
Elle intervient dans un contexte d'intenses tentatives de médiation successives des chefs d'Etat de la sous-région, notamment du Bénin, de la C?te d'Ivoire et du Ghana, pour amener les protagonistes au dialogue en vue d'une sortie de crise pacifique.
Lundi, le gouvernement togolais a annoncé de nouvelles mesures de renforcement des restrictions, décidées des jours auparavant, pour assurer la préservation et le respect effectif de la liberté de manifestation.
Il les a présentées comme une réaffirmation de sa détermination à promouvoir le retour au calme ainsi qu'un climat d'apaisement et de sérénité indispensable pour la recherche de solutions crédibles et durables à la question des réformes politiques.
En outre, le gouvernement togolais a indiqué qu'il "prend également les dispositions nécessaires pour l'ouverture d'un dialogue avec l'ensemble de la classe politique togolaise".
C'est face à une coalition de partis de l'opposition qui a, entre temps, indiqué qu'elle ne discutera que des conditions du départ du président togolais Faure Gnassingbé arrivé au pouvoir en 2005 et qui a réélu en 2015 pour un mandat de cinq ans.
Les exigences de la coalition avaient poussé le gouvernement à introduire la révision de trois articles de la Constitution pour ramener la limitation du mandat présidentiel à deux et le scrutin à deux tours.
Les révisions ont été adoptées par seulement les députés de la majorité présidentielle lors d'une séance qui a été boycottée par l'opposition parlementaire.
Depuis lors, le gouvernement togolais a enclenché un processus pour soumettre le projet de loi à un référendum.
L'opposition rejette ce référendum et appelle au départ pur et simple du président togolais dans une atmosphère de durcissement des positions dans chaque camp.