Dernière mise à jour à 09h40 le 21/04
La participation chinoise contribue à générer un essor des infrastructures en Afrique, donnant naissance à un large éventail de mégaprojets qui créent l'emploi et soutiennent la croissance économique tout en réduisant le ralentissement économique que conna?t cette région.
Dans la dernière édition de ses Perspectives économiques mondiales publiées mardi, le Front monétaire international (FMI) prédit que l'économie de l'Afrique sub-saharienne conna?tra une croissance de 2,6% seulement en 2017, soit bien moins que la prévision de croissance mondiale de 3,5%.
Les perspectives de croissance dans la région sont freinées principalement par les mauvaises performances enregistrées par les deux plus grandes économies de la région, qui représentent au total près de la moitié du produit régional. Selon ce rapport, la croissance économique en Afrique du Sud s'est élevée à 0,3% seulement en 2016, tandis que l'économie du Nigeria a enregistré une contraction de 1,5% dans un contexte de baisse des cours internationaux du pétrole et des matières premières. Le FMI ne prédit qu'une croissance modeste, de 0,8%, pour chacun de ces deux pays cette année.
Malgré ces perspectives sombres, une lueur d'espoir persiste en ce qui concerne la diversité des autres pays africains prêts à investir fortement dans des projets d'infrastructures pour améliorer la croissance, souvent avec une implication de la Chine.
Grace à une structure économique plus diversifiée et à un appétit pour les investissements d'infrastructures, le Kenya, plus grande économie d'Afrique de l'Est, est parvenue à conserver un taux de croissance de près de 6%.
Au Kenya, une ligne de chemin de fer à voie normale (SGR) longue de 480 km et reliant Nairobi, capitale du pays, au port de Mombasa, transforme le paysage du pays avec ses trains aux couleurs vives et l'éclat de ses gares modernes. Ce projet, dont la date de lancement est prévue dans moins de deux mois, est construit par une compagnie chinoise et tire la plus grande part de ses financements de prêts à taux bonifiés d'une banque publique chinoise.
Moses Ikiara, directeur général de l'Autorité kenyane d'investissement, a prédit que l'achèvement de la première phase du SGR augmenterait grandement la vitesse de transport des marchandises et réduirait les co?ts du fret de près de 40%. Cette baisse des frais de logistique permettra aux entreprises de produire à des co?ts plus abordables, selon M. Ikiara.
Dans un éditorial publié récemment dans les médias locaux, le directeur de la compagnie ferroviaire kenyane (Kenya Railways Corporation), Atanas Maina, explique que cette ligne de chemin de fer favorisera le développement de nombreux secteurs économiques tels que l'agriculture, les industries minière et manufacturière, l'énergie et le tourisme, tout en favorisant l'installation de villes le long de cette ligne, en créant des emplois et en augmentant les revenus des travailleurs.
Les autres projets majeurs impliquant une forte participation chinoise ces dernières années comprennent la ligne de chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti, lancée en octobre 2016, qui offre une voie d'accès essentiel à l'éthiopie, pays enclavé. En avril dernier, le pont de Kigamboni, un ouvrage de 680 mètres unique en son genre en Afrique orientale et centrale, a également été mis en service, permettant de relier Dar es Salaam, la plus grande ville de Tanzanie, et le district de Kigamboni dans la crique de Kurasini. L'éthiopie et la Tanzanie figurent justement parmi les pays africains qui ont enregistré une croissance économique forte.
Plus t?t ce mois-ci, le FMI a également évoqué un boom des infrastructures à Djibouti, petit pays de la Corne de l'Afrique qui ambitionne de s'imposer comme un centre majeur du transbordement en Afrique de l'Est.
Selon les estimations, la croissance de Djibouti s'est élevée à 6,5% cette année. Ce pays vise également un objectif de croissance à moyen terme de 7,5% à 10% par an grace à des investissements dans les infrastructures. Les investisseurs chinois financent un grand nombre de projets dont les infrastructures ferroviaires, portuaires et hydrauliques reliant ce pays à l'éthiopie, note le FMI.
Selon les données du ministère chinois des Affaires étrangères, la Chine a construit plus de 5.000 km de chemin de fer et autant de routes en Afrique, par le biais d'aides et de financements. Ce pays contribue également à la formation de plus de 160.000 employés locaux.
Actuellement, l'objectif d'accélérer le développement des infrastructures des secteurs de l'énergie, des transports, de l'informatique et des télécommunications fait consensus dans les pays africains comme moteur de la croissance économique, toutefois la question des financements reste un défi majeur. L'Afrique a besoin des prêts bonifiés et des dons de la Chine pour soutenir le développement de ses infrastructures.
"Je considère l'implication chinoise en Afrique comme un véritable moteur de transformation aussi bien en termes d'échanges commerciaux que d'investissements ou de développement des infrastructures, on observe un impact positif sur la trajectoire de croissance de l'Afrique", déclare dans une interview auprès de Xinhua, Lemma Senbet, directeur exécutif du Consortium de recherche économique africaine.
La Chine a éclipsé les alliés traditionnels des pays africains en Occident pour s'imposer comme la principale source d'investissements directs étrangers sur ce continent, et les pays africains devraient rechercher une implication de la Chine dans leurs projets de diversification économique, d'intégration régionale et de renforcement des institutions politiques", a déclaré M. Senbet.