Un jeune activiste a été interpelé et mis en garde à vue lundi par la gendarmerie nationale après avoir publié une information qualifiée de "secret défense", sur la santé d'un putschiste de septembre 2015, ont rapporté mardi plusieurs médias locaux.

Selon les médias burkinabè, c'est le 11 décembre que l'activiste, du nom de Na?m Touré, a publié sur son compte Facebook que l'adjudant-chef Moussa Nébié, soldat de l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) incarcéré à la Maison d'arrêt et de correction des armées (MACA), aurait été évacué à l'h?pital Blaise Compaoré après s'être blessé en faisant du sport.

Et c'est suite à cette publication que le jeune activiste aurait été interpellé par la gendarmerie, sur instruction de la justice militaire, car il aurait violé le secret de l'instruction. Son arrestation a enflammé le milieu des réseaux sociaux.

Les médias ont rapporté, mardi, que le Mouvement burkinabè des droits de l'Homme et des peuples a choisi ma?tre Prosper Farama pour assurer la défense de l'activiste.

"Je suis allé rencontrer M. Na?m à la brigade où il était détenu, pour m'assurer qu'il était bien traité et signifier à la gendarmerie que j'avais été désigné pour l'assister donc pour toute audition, j'ai prié d'en être informé mais, il avait déjà été auditionné et entendu par le commandant de brigade. Ce matin (mardi), j'entends y repasser et nous verrons la suite qu'ils donnent à ce dossier... Pour moi, je le dis, c'est du n'importe quoi", a déclaré Me Farama.

En février 2016, l'adjudant-chef Moussa Nébié, alias Rambo, de l'ex-Régiment de la sécurité présidentielle (RSP) du Burkina, présenté comme un des exécutants d'un putsch raté en septembre, avait été arrêté à Abidjan et extradé à Ouagadougou.

Le tribunal militaire a rassuré jeudi dernier que les premières audiences des dossiers pendants, notamment le coup d'Etat manqué de septembre 2015, l'attaque d'une poudrière en janvier dernier et l'assassinat de Thomas Sankara dans l'histoire, débuteront le 20 décembre prochain.