Le nouveau gouvernement bissau-guinéen dirigé par Baciro Dja est essentiellement composé de membres du Parti de la rénovation sociale (PRS), la deuxième force politique du pays, et de dissidents du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), majoritaire au Parlement.

Sur les 31 membres de la nouvelle équipe formée jeudi, le PRS, qui détient 41 sièges sur 102 à l'Assemblée nationale, dispose de douze postes : huit ministères et quatre secrétariats d'Etat. Les autres portefeuilles reviennent à des personnalités proches du chef de l'Etat, José Mario Vaz, et à des dissidents du PAIGC.

Contestant la nomination de M. Dja par le président Vaz, le PAIGC soutient que c'est à lui qu'il revient de désigner le Premier ministre en tant que parti vainqueur des législatives. La Cour suprême lui avait donné raison une première fois, obligeant le président Vaz à démettre Baciro Dja, qu'il avait nommé Premier ministre une première fois en ao?t 2015.

En passant outre une nouvelle fois cette disposition constitutionnelle, le président bissau-guinéen, lui-même membre du PAIGC, a voulu mettre un terme à une impasse politique qui dure depuis huit mois. Mais il n'est pas évident qu'il parvienne à son but, puisque le gouvernement du PAIGC limogé le 12 mai dernier continue de faire de la résistance en refusant de quitter le palais du gouvernement.