Dernière mise à jour à 08h33 le 17/05
Le Sénégal s'est engagé à travailler avec ses transporteurs, pour la levée "dans les plus brefs délais" du blocus depuis trois mois de la route transgambienne alors que la Gambie a reporté la hausse du tarif de la traversée de son territoire par les automobilistes sénégalais, indique-t-on de source officielle.
Ces décisions ont été annoncées dans la nuit de dimanche à lundi à l'issue de plus de dix heures de négociations à Dakar entre délégations des deux pays, conduites par les ministres des Affaires étrangères.
Le blocus de la transgambienne est intervenu à la suite de la décision des autorités gambiennes de faire passer de 4.000 francs à 400.000 francs CFA, le tarif de la traversée du fleuve Gambie pour les camions.
Suite à la décision gambienne, les transporteurs sénégalais ont bloqué la frontière entre les deux pays, en particulier la transgambienne.
Le blocus oblige les véhicules se rendant ou venant de la Casamance, sud du Sénégal, de faire un long détour pour contourner la Gambie, alors que les véhicules gambiens ne peuvent pas traverser la frontière sénégalaise.
Le procès-verbal des négociations indique que sur les 11 points discutés par les deux parties, trois n'ont pas été examinés en profondeur à cause de l'absence des experts gambiens.
Il s'agit de la construction du pont sur le fleuve Gambie, de la pêche maritime et fluviale, et de la gestion des frontières terrestres.
Une réunion est prévue en juillet prochain sur "des questions techniques" concernant la construction du pont sur le fleuve Gambie. Cet ouvrage a déjà obtenu un financement, mais sa réalisation est retardée depuis 18 mois par la Gambie.
Prenant la parole après la lecture du procès-verbal, la ministre gambienne des Affaires étrangères Neneh Macdouall Gaye a salué l'ambiance des discussions entre les deux parties.
"Beaucoup de problèmes ne devaient pas se poser aujourd'hui, si on n'avait pas rompu le fil du dialogue. Cette réunion nous a permis d'évaluer les relations entre les deux pays. Cela nous a permis de discuter sur les voies et moyens de sortie de crise", a-t-elle soutenu.
Neneh Macdouall Gaye a plaidé pour que les accords soient mis en ?uvre le plus t?t possible.
Pour sa part, son homologue sénégalais Mankeur Ndiaye a souligné que la consultation permanente entre les deux pays est fondamentale.
"Elle nous permettra de prévenir les situations de crise, de trouver dans les meilleures délais les solutions adéquates aux problèmes qui pourraient survenir et de défendre les intérêts de nos deux populations", a suggéré le chef de la diplomatie sénégalaise.
Pour lui, le Sénégal et la Gambie doivent dépasser le statut de pays voisins pour devenir des alliés au plan africain et international.