Dernière mise à jour à 08h35 le 30/09
Le r?le fondamental des médias dans les processus électoraux en Afrique de l'Ouest a été souligné, mardi à Dakar, par des spécialistes participant à un atelier régional sur le r?le des médias dans la promotion et la conduite de processus électoraux pacifiques.
"L'élection est une période compliquée et le journaliste doit être bien formé pour avoir un comportement spécifique durant cette période", a déclaré le responsable de programmes medias à l'Organisation internationale de la Francophonie, Tidiane Dioh.
Il faut donc, selon lui, "mobiliser les médias bien avant les processus électoraux parce qu'ils en sont une partie intégrante".
"La couverture médiatique des élections devient de plus en plus complexe à cause de la concurrence des médias internationaux, ce qui justifie la nécessité d'outiller les journalistes pour assurer une bonne couverture", a-t-il souligné.
"Il y a une relation très forte entre le degré de bonne gouvernance et le degré de liberté de presse. Le r?le des journalistes est capital pour une élection libre et il ne peut pas y avoir d'élections libres sans des médias libres et des citoyens bien informés", a-t-il noté.
"Il est temps que les élections ne soient plus des moments de tension et les journalistes ont un r?le fondamental à jouer pour qu'on ait des démocraties apaisées en Afrique de l'Ouest", a-t-il martelé.
De son c?té, le ministre béninois des Technologies de l'Information et de la Communication, Etienne Kossi, a considéré qu'"il vaut mieux prévenir les crises avant qu'il n'y ait des foyers de tensions nécessitant l'intervention de la communauté et des organisations internationales".
"L'un des fondamentaux de la démocratie, c'est que l'organisation des élections et le traitement des informations durant les processus électoraux exige que les journalistes soient bien formés", a-t-il relevé.
"La communication a pris d'autres formes et utilise plusieurs moyens dont les réseaux sociaux. Il faut donc bien encadrer les acteurs pour éviter des crises", a-t-il souligné.
Le ministre sénégalais de la Communication, Mbagnick Ndiaye, a, pour sa part, soutenu que "les deux alternances, connues au Sénégal depuis 2000, sont une particularité des processus électoraux pacifiques d? au comportement responsable des acteurs politiques mais également au r?le majeur de la presse, de l'inscription sur les listes à la proclamation des résultats en passant par la campagne électorale".
"Les élections représentent beaucoup d'enjeux dans les Etats démocratiques et peuvent être sources de tensions et compromettre les chances de développement humain et économique", a-t-il ajouté.
"La période électorale est une période très sensible où le professionnel doit faire preuve de responsabilité et d'éthique parce que les processus démocratiques sont en consolidation en Afrique de l'Ouest", a-t-il conclu.
Selon le ministre conseiller juridique du chef de l'Etat sénégalais, Isma?l Madior Fall, "les périodes électorales sont le seul moment où l'égal accès des forces politiques aux médias est garanti".
Il est d'avis que "les médias surveillent les systèmes électoraux et contribuent de ce fait à garantir la crédibilité des élections".
Parlant du "cas spécifique du Sénégal", il a souligné qu'"il y a même une proclamation médiatiques des résultats des scrutins".
"Une particularité de ce pays puisque dans les autres Etats ouest-africains il est interdit aux médias de publier les résultats à temps réel" avant leur proclamation officielle.