Fafali Kudawo, expert et coordinateur de la Voix de la Paix, une ONG nationale engagée dans l'identification des causes de l'insécurité, estime qu'un conflit peut survenir en Guinée-Bissau "si les prochaines élections générales ne sont pas bien gérées".
Dans une interview accordée à Xinhua, M. Kudawo affirme qu' un conflit électoral est possible dans le pays et la violence et l' insécurité peuvent s' étendre dans l'ensemble de la région de l'Afrique de l'Ouest.
"Nous avons une sous-région très fragile avec les conflits en Casamance (sud du Sénégal), en Guinée-Conakry et au Mali. Toute flambée de violence dans le pays pourrait déstabiliser toute la région", ajoute-t-il.
Fafali Koudawo, également recteur de l'Université de "Colinas de Boé" de Bissau, considère que l'Etat bissau-guinéen est incapable de garantir la sécurité de ses citoyens.
"En Guinée-Bissau, l'état est très faible et ne peut pas établir la sécurité dans le pays, en particulier lorsque des facteurs aggravants, tels que le trafic de drogue et les coups d'état, s'ajoutent à la situation", souligne-t-il.
L' expert dissocie toutefois l'insécurité actuelle dans le pays avec le trafic de drogue.
"Vous ne pouvez pas associer une grande partie des crimes commis dans le pays avec le trafic de drogue, car la plupart des crimes sont liés à la violation des lois", soutient-il.
Selon lui, "l'insécurité dans le pays est fortement liée à la petite délinquance, à la justice privée, à
l'affaiblissement de l'état et à la multiplication des conflits au sein de la population".
En Guinée-Bissau, après le conflit militaire de 1998, l' insécurité politique a empiré suite aux coups d'état successifs.
Depuis le coup d' état du 12 avril 2012 en Guinée-Bissau, les cas de violence et d'insécurité dans le pays ont été fréquents en particulier la torture, les persécutions et même l' assassinat des citoyennes nationaux et étrangers, fait-il remarquer.