Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) se sont accusés d'être responsables de la reprises des combats à Mutaho, localité située à une dizaine kilomètres de la ville de Goma, capitale de la province du Nord- Kivu est de la RDC.
Des affrontements ont opposé dimanche après-midi les FARDC et le M23 à Mutaho. Ni les FARDC ni le M23 n'ont communiqué le bilan de ce premier accrochage depuis la reprise des pourparlers de Kampala après ceux du 20 au 22 mai 2013.
"C'est le M23 qui a attaqué nos positions de Mutaho, on est au front et on est en train de se battre", a déclaré à Xinhua le porte-parole des FARDC, le colonel Olivier Hamuli, ajoutant que " nous avons déjà tué plus de 40 rebelles depuis hier".
Le porte-parole du M23, Amani Kabasha, a affirmé pour sa part que "les FARDC, avec leurs alliés Ma?-Ma? Nyatura et Forces démocratique pour la libération du Rwanda (FDLR), ont attaqué nos positions de Mutaho". "Nous ne faisons que nous défendre", a-t-il indiqué.
"Notre Mouvement a prévenu le gouvernement de Kinshasa le 9 juillet dernier que le M23 répondra avec fermeté aux prochaines initiatives guerrières des FARDC après les actes de provocation du 6 et 9 juillet 2013 contre nos positions à Kanyaruchinya".
"Notre armée doit réserver une réponse ferme et efficace à l' adversaire de manière à décourager son initiative et à garantir la sécurité totale des populations qui habitent nos espaces", a-t-il poursuivi.
D'après lui, en une quinzaine des jours, les FARDC ont avancé d'un kilomètre jusqu'à une distance de seulement 20 mètres de positions du M23.
Charles Bambara, directeur de l'information publique de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), a déclaré que les forces onusiennes sont "en alerte".
"Nous mettons en garde contre toute avancée ou de quelques forces que ce soit vers les agglomérations de la zone", a-t-il dit.
Selon un communiqué de l'ONU transmis lundi à l'agence Xinhua, la MONUSCO est "profondément préoccupée" par l'attaque du M23 mars (M23) à Mutaho et ne tolèrera aucune menace sur la ville de Goma.
"La MONUSCO se dit préoccupée par ce développement et lance un appel à la retenue afin d'éviter une escalade de la situation", indique un communiqué.
"La MONUSCO a mis ses troupes en état d'alerte maximale. Elle est prête à prendre toutes les mesures nécessaires, y compris la force létale pour protéger les civils", dit le communiqué.
"Toute tentative par le M23 d'avancer vers Goma sera considérée comme une menace directe sur les civils", poursuit le communiqué.
"Je lance un appel pour le respect de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération afin de permettre au processus politique en cours d'aller de l'avant", a déclaré dans ce communiqué le représentant spécial par intérim de la MONUSCCO, Moustapha Soumaré.
"J'invite tous les signataires de l'Accord-cadre à user de leur influence pour éviter une escalade de la situation", a-t-il déclaré.
Selon ce communiqué, le M23 a attaqué dimanche après-midi une position des FARDC, attaque survenue après que le M23 eut renforcé ses positions aux alentours de Kibati, près de Mutaho.
En novembre 2012, après d'intenses combats contre les FARDC, les rebelles du M23 ont occupé la ville de Goma pendant une dizaine de jours, avant de quitter la ville en échange de l' ouverture des pourparlers de Kampala.
Selon un rapport du groupe d'experts des Nations unies et les services de renseignement rd-congolais, le M23 re?oit un appui en homme et munitions des gouvernement de l'Ouganda et du Rwanda, ce que ces deux pays nient.
Le M23, majoritairement constitué d'ancien rebelles du Congrès national pour la Défense du peuple (CNDP), revendique l' application de l'Accord de paix signé en 2009 à Goma entre le gouvernement et les groupes armés dans l'est de la RDC.