L'opposition guinéenne suggère que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) devrait maintenir le gèle de ses activités, pour donner une chance au dialogue qui est e train de voir le jour en ce moment, en vue de trouver une issue à la crise qui mine l'échiquier politique, alors que le délai fixé auparavant pour la suspension des activités de cette institution chargée d'organiser les élections expire jeudi, a-t-on appris de bonne source.
Les alliances ADP, Collectif et CDR entendent faire cette suggestion au gouvernement, profitant des tractations qui entourent le choix des facilitateurs devant composer le comité de facilitation mixte qui devra conduire les travaux du dialogue.
Il faut rappeler que la suspension des activités de la CENI est intervenue la semaine dernière, juste après le lancement des opérations de révision des listes électorales. Cette décision émanait du ministère guinéen de l'Administration du territoire et de la Décentralisation, qui voulait ainsi donner satisfaction à un des préalables de l'opposition pour sa participation à ce cadre de dialogue.
Pour revenir au choix du facilitateur, l'opposition a jeté son dévolu sur Salif Sylla, un ancien ministre de la Justice de la deuxième République. C'est cette personnalité que l'opposition a proposée comme facilitateur national, selon des sources proches des trois alliances.
Choix motivé pour la "probité morale'' de l'ancien ministre, affirme-t-on du c?té de l'opposition.
La balle est à présent dans le camp de la mouvance présidentielle qui n'a pas encore désigné son facilitateur, bien qu'ayant une "short liste'', sur laquelle figure des noms d'anciens cadres du pays. Parmi lesquels le choix sera opéré dans les heures qui suivent, à en croire des sources proches du parti au pouvoir.
Une fois celui-ci désigné, il restera alors le facilitateur que la communauté internationale aura à proposer à la classe politique pour coiffer les deux autres.
Tel est le schéma souhaité par les deux camps, pour mener ce cadre de dialogue à bon port.