Les populations de la capitale guinéenne, Conakry, continuent de subir la nervosité du marché, avec une hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité, ce malgré le retour au calme observé depuis lundi dernier, après de violents heurts, qui avaient paralysé les activités économiques dans cette cité de près de 2 millions d'habitants.
Durant ces événements malheureux, certains marchés ont subi des attaques de la part d'individus non identifiés, qui ont incendié des magasins et emporté par endroit des marchandises.
Le chef de l'état guinéen Alpha Condé a demandé aux opérateurs économiques de recenser les dommages que les actes de vandalisme leur ont causés, afin de permettre au gouvernement de se faire une idée de l'ampleur des dégats causés, et de voir dans quelles proportions il pourrait venir en aide aux victimes.
L'association des opérateurs économiques dénommée GOHA (Groupe organisé des hommes d'affaires), qui avait appelé les commer?ants à geler leurs activités, en attendant d'obtenir des garanties de la part des autorités compétentes pour d'éventuels dédommagements des pertes subies, a invité les opérateurs économiques à reprendre leurs activités, au lendemain de la réunion avec le président.
Malgré cette réouverture des commerces, les prix des denrées de première nécessité n'ont pas baissé. Le constat est patent. Et les ménages subissent de plein fouet cette situation, dans un contexte de cherté de vie.
Le sac de riz de 50 kg importé d'Asie, qui était vendu à 180. 000 francs guinéens (25 USD) a atteint 200.000 francs guinéens (28 USD), dans la plupart des magasins de vente ouverts dans la capitale. Pour ce qui est du riz étuvé locale, très prisé des populations, le prix du sac oscille autour de 300.000 (42 USD).
Le bidon d'huile de palme de 20 litres a surpassé la barre des 200.000 francs guinéens, tandis que le bidon d'huile d'arachide de 20 litres se négocie à 195.000 francs guinéens (27 USD). Le kilogramme de lait en poudre a atteint lui la barre de 40.000 francs guinéens (5,6 USD).
"Dans un tel environnement, le panier de la ménagère ne pourra que s'alléger", se lamente Marie Agnès, secrétaire de bureau dans une société privée de la place.
Cette mère de trois enfants en age d'aller à l'école a du mal à joindre les deux bouts. Son époux, conducteur d'engins lourds étant en ch?mage depuis près de deux ans.
Même ceux qui bénéficient d'une bonne rémunération ont du mal à faire face à l'augmentation des prix voire la cherté de vie qui sévit dans la capitale guinéenne.
Des observateurs pensent que seule une politique consistant à homologuer les prix pourra permettre aux consommateurs de souffler.