YUAN JIRONG, SHI PENGFEI, FU ZIMEI, WANG KE et CHENG HUI*
Face aux accusations infondées d'une certaine presse occidentale à l'encontre des antipaludéens chinois, des journalistes sont allés mener l'enquête en Afrique.
D'après un article publié l'an dernier par le quotidien anglais The Guardian, l'échec de l'éradication du paludisme en Afrique serait d? à de faux médicaments chinois. En Tanzanie et en Ouganda, ? un tiers des médicaments antipaludiques venus de Chine ou d'Inde sont soit des faux, soit des médicaments dont les doses de produits actifs sont inférieures aux normes ?.
Quelle est alors la qualité des médicaments antipaludéens chinois exportés en Afrique? Les journalistes chinois ont découvert, à travers leur enquête menée en Tanzanie et en Ouganda, que les médicaments chinois, tant ceux fournis dans le cadre des programmes d'aide aux pays africains que ceux exportés directement par les entreprises chinoises, passent tous par plusieurs contr?les imposés à la fois par le pays importateur et par le pays exportateur et qu'ils résistent tous aux épreuves.
Les médicaments chinois sont bien accueillis
? Je ne sais pas sur quoi cet article est fondé. Ce qu'il décrit est inou? ?, a commenté Mohamed Ali, responsable du Bureau de contr?le du paludisme en Tanzanie, en pointant son index vers ce journal anglais. Selon Ali, les médicaments antipaludéens passent par un système de contr?le sévère dans son pays. Leur transport se fait le plus souvent par avion, ce qui permet à l'Administration de contr?le des médicaments de Tanzanie de garder un ?il sur eux.
à Dar Es Salam, capitale de la Tanzanie, le Dr Bushari, médecin à l'h?pital Mmojia, donne des médicaments antipaludéens chinois l'appréciation suivante : ? Ces produits sont efficaces et provoquent peu d'effets secondaires. Je les choisis de préférence aux autres et je conseille aussi à mes patients de les prendre. ? Le directeur par intérim de l'Administration des aliments et des médicaments de Tanzanie, Charys Nuhu Ugullum a de son c?té hautement apprécié l'aide chinoise dans la lutte contre la malaria en Tanzanie et les contributions chinoises à la cause de la santé publique dans son pays : ? Les médicaments chinois antipaludiques sont très efficaces. Comme la Tanzanie voudrait produire ces médicaments de fa?on indépendante, la Chine aide maintenant la Tanzanie à monter une usine. ? Il a confiance en la qualité des médicaments chinois et espère entamer avec la Chine une coopération en matière de médicaments traditionnels chinois.
Lors de l'interview qu'il a accordée aux journalistes chinois, Jasson Urbach, directeur pour l'Afrique australe de la Commission africaine contre le paludisme, a indiqué que les médicaments chinois étaient de bonne qualité et aussi que leurs prix étaient compétitifs. Les médicaments chinois anti-malaria fabriqués à base d'artémisinine contribuent à la prévention et au traitement du paludisme en Afrique. Ils peuvent contribuer à réduire la présence des parasites dans le corps humain. Ces médicaments aident l'Afrique à appliquer une stratégie complète pour la prévention et le traitement du paludisme.
Selon Ouyang Daobin, conseiller économique et commercial à l'ambassade de Chine en Ouganda, les médicaments antipaludéens chinois ont sauvé des millions de vies en Afrique. à la fin des années 1990, les médicaments antipaludiques contenant l'artémisinine, produits par la Chine elle-même, sont entrés sur le marché ougandais. En comparaison de la quinine, médicament occidental utilisé traditionnellement pour traiter la malaria, les médicaments chinois sont pratiques, moins chers et efficaces. De plus, ils provoquent moins d'effets secondaires. Dès 2006, le gouvernement chinois accordait à l'Ouganda, à titre d'aide, des médicaments à base d'artémisinine. Aujourd'hui, au total, 1 737 790 bo?tes ont déjà été fournies. Ces médicaments ont été bien appréciés par le ministère de la Santé et le public ougandais.
M. Kissandu, responsable marketing de la succursale tanzanienne de la société pharmaceutique chinoise Hofon-Cotec, explique qu'il fait très chaud en Afrique, qu'il est difficile d'y éliminer les moustiques et que le paludisme y sévit donc toujours. En fait on peut parler de pandémie. Une pandémie qui, sur toutes ces années, a été très mal gérée. Ce ne sont pas les médicaments chinois qui sont en cause. En fait, les produits chinois antipaludéens représentent tout au plus 10% du marché en Tanzanie. Selon Kissandu, depuis l'entrée sur le marché africain des antipaludéens chinois à base d'artémisinine, la prévention et le contr?le du paludisme en Afrique ont fait des progrès considérables. Par exemple, le nombre annuel de Tanzaniens morts du paludisme atteignait plus de 100 000 il y a quelques années encore, alors que ce chiffre n'était que de 25 000 l'an dernier. Les médicaments chinois y jouent sans doute un r?le actif.