Une coopération sino-africaine est nécessaire pour lutter contre les faux produits
Selon l'enquête des journalistes chinois, il y a vraiment de faux produits dans certains pays africains. L'Administration de contr?le des médicaments de Tanzanie a relevé que le pays souffrait d'une pénurie de médicaments et que la majorité de la population était incapable de distinguer les vrais des faux médicaments. D'ailleurs, les faux produits sont beaucoup moins chers que les vrais, et donc ils se vendent bien.
Selon Charys Nuhu Ugullum, son pays pratique un système de contr?le sévère et tous les médicaments doivent être examinés et approuvés par l'Administration des aliments et des médicaments. En dépit de cela, 20 % des produits sont des contrefa?ons. Ces faux médicaments viennent de certaines usines africaines ou d'autres continents.
Les médicaments chinois à base d'artémisinine ont joui d'une bonne réputation en Afrique ces dernières années. Les contrefacteurs internationaux ont pris pour cible les antipaludéens chinois, nuisant ainsi à leur réputation.
Dans certains pays importateurs africains, il n'existe pas de contr?le sévère pour la qualité des antipaludéens. Donc, de faux produits ont été fabriqués dans des usines clandestines. Il y a aussi certaines usines chinoises qui acceptent des commandes venant de sociétés africaines douteuses produisant et exportant des médicaments de piètre qualité.
Par ailleurs, un autre cas s'est produit qui explique en partie l'existence de faux médicaments : en raison des mauvaises conditions de stockage et d'un emploi erroné, de vrais médicaments perdent leur efficacité et sont ainsi catalogués comme faux. Selon Mme He Wenping, directrice du Bureau de l'Afrique à l'Institut de recherche sur l'Asie de l'Ouest et l'Afrique de l'Académie des sciences sociales de Chine, les médicaments chinois antipaludiques doivent être conservés à la température et au degré d'humidité stipulés et à l'abri du soleil. Certains pays africains ne peuvent fournir les conditions de transport et de stockage adaptées, la qualité et les effets curatifs des médicaments s'en trouvent donc affectés.
Face aux contrefa?ons des médicaments chinois, les entreprises pharmaceutiques chinoises ont pris des mesures adaptées. Par exemple, établir une filière de distribution complète pour pouvoir facilement tracer les médicaments ou coller des étiquettes sur les produits pour aider à distinguer les vrais des faux.
Selon des statistiques de la Chambre de commerce chinoise d'import-export de médicaments et de produits sanitaires, de janvier à novembre 2012, les 71 entreprises membres de la Chambre ont exporté vers l'Afrique des médicaments antipaludéens à base d'artémisinine pour une valeur totale de 55,9 millions de dollars américains. à l'heure actuelle, les antipaludéens représentent 20 % des médicaments exportés vers l'Afrique et les antibiotiques plus de 50 %.
Face aux phénomènes graves de contrefa?on, Cao Gang, directeur adjoint pour les médicaments de la médecine classique occidentale de la Chambre, a proposé de renforcer la coopération sino-africaine pour combattre la contrefa?on des médicaments chinois en Afrique. Selon lui, les importateurs étrangers doivent importer des produits par des canaux réguliers et acheter des médicaments auprès des entreprises accréditées. Il faut aussi encourager les entreprises exportatrices à adopter des techniques d'identification au laser pour rendre difficile la contrefa?on ; enfin, la Chine doit améliorer la vérification de la qualification de ses entreprises exportatrices et en parallèle, les autorités compétentes chinoises doivent accorder plus de soutien aux entreprises pilotes pour les aider à obtenir des certificats internationaux.
*YUAN JIRONG, SHI PENGFEI, FU ZIMEI, WANG KE et CHENG HUI sont journalistes au Quotidien du Peuple.