YANG MU et WENG QIYU*
Les membres du groupe BRICS participent à une collaboration de plus en plus étroite pour promouvoir le développement et faire entendre la voix des pays émergents.
Le 5e sommet des BRICS, une appellation qui comprend le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, aura lieu les 26 et 27 mars 2013 en Afrique du Sud, sous le thème ? BRICS et Afrique : un partenariat pour le développement, l'intégration et l'industrialisation ?.
Quelques mois avant la convocation du sommet, l'ambassadeur Jerry Matjila, directeur général du département des relations internationales et de coopération de l'Afrique du Sud, a successivement visité le Brésil, la Russie, la Chine et l'Inde, dans l'objectif de coordonner la préparation du sommet. Lors d'une interview exclusive accordée à un média chinois, M. Matjila a indiqué que son pays accueillerait avec de fortes attentes les dirigeants des BRICS, en espérant que le sommet transmettrait au monde des signaux positifs en provenance des économies émergentes.
La construction de la Banque de développement des BRICS : un sujet important
Selon Matjila, les BRICS jouent un r?le important sur la scène mondiale. Il est important que ces cinq pays parviennent à des consensus sur le changement de l'ordre politique et économique actuel du monde.
Au cours du 5e sommet, la réponse à la crise financière internationale, la contribution à l'économie mondiale et la coopération pour le développement au sein du groupe des BRICS sont de grands sujets à traiter. Le groupe va discuter de fa?on concrète la construction de la Banque de développement des BRICS, qui vise à collecter des fonds pour la construction des pays en voie de développement.
Les BRICS ont tous une place importante dans leurs continents et régions. Il faut discuter de la manière de concentrer ces avantages et leur faire jouer un r?le d'entra?nement.
Le mécanisme de coopération des BRICS : un modèle très attirant pour l'Afrique
D'après M. Matjila, de nombreux pays en développement ont un grand potentiel de développement, mais depuis longtemps, la communauté internationale n'entend plus leur voix. Le mécanisme de coopération des BRICS cherche aujourd'hui à diffuser la voix des pays en développement sur la scène internationale. Parallèlement, cela augmente la confiance des pays en développement, qui peuvent choisir leur voie selon leur volonté, au lieu d'être sous la coupe des autres.
M. Matjila a ajouté que c'était une très bonne expérience pour l'Afrique du Sud d'avoir adhéré au groupe des BRICS il y a plus de deux ans. Premièrement, ces pays se comprennent, cherchent le consensus, et s'unissent pour le développement. Le plus encourageant, c'est qu'ils s'efforcent de changer la hiérarchie du monde actuel. Par exemple, ils élèvent leurs droits de vote à la Banque mondiale et au FMI, ce qui reflète davantage la volonté des économies émergentes. Deuxièmement, les BRICS respectent le choix de la voie de déloppement de tous les pays, ce qui est très attirant pour l'Afrique. Troisièmement, ils discutent de la construction conjointe de la Banque de développement des BRICS et du commerce avec leurs monnaies nationales, ce qui est une conception prospective. Quatrièmement, à l'heure actuelle, ils font face à des problèmes et défis similaires, ils s'inspirent mutuellement et partagent leurs expériences dans leur recherche de solutions. Cinquièmement, ils ne cessent d'innover : le mécanisme de coopération des BRICS est un mode de coopération absolument nouveau.
L'Afrique du Sud s'efforce de promouvoir la coopération entre l'Afrique et les BRICS
M. Matjila a souligné qu'en tant que représentant de l'Afrique, son pays éprouve un amour profond pour ce continent. L'Afrique du Sud prête l'attention à la voix et aux affaires de l'Afrique, s'engageant pour la liberté, la démocratie et l'indépendance. Avec l'organisation réussie de manifestations internationales comme la Coupe du monde et la Conférence sur le changement climatique, l'Afrique du Sud a prouvé au monde que l'Afrique n'est pas en retard et que le monde ne l'a pas oubliée.
En tant que membre des BRICS, l'Afrique du Sud élève l'influence internationale du mécanisme de coopération des BRICS, ce qui est accueilli par les pays africains.
L'Afrique est libre de choisir ses amis
M. Matjila a dressé un bilan des relations entre la Chine et l'Afrique du Sud. Il y a 15 ans, les deux pays ont réalisé la normalisation de leurs relations. Depuis lors, ils ont connu un essor dans la coopération commerciale et économique, se complétant dans des domaines tels que l'exploitation des ressources minérales, la technologie agricole et la construction d'infrastructures. à présent, l'Afrique du Sud est le premier partenaire commercial de la Chine en Afrique et la Chine est également le premier partenaire commercial de l'Afrique du Sud.
De l'avis de M. Matjila, le soi-disant ? néo-colonialisme ? de la Chine en Afrique dénoncé par l'Occident ne correspond pas à la réalité. La présence de la Chine en Afrique repose sur le respect mutuel, l'égalité et des avantages réciproques. L'Occident prétend que la Chine influence l'Afrique. Pourtant, au fil de leurs échanges avec la Chine, les Africains ne sont pas devenus des Chinois. Ils conservent leur héritage tout en apprenant de la Chine. D'après M. Matjila, comme la Chine est un pays en développement, il est plus facile d'échanger des expériences qu'avec un pays développé qui a moins de points communs avec l'Afrique.
M. Matjila a également souligné que l'Occident doit graduellement s'adapter à ce changement. L'Afrique est libre de choisir ses amis. Bien s?r, des pays occidentaux partagent une amitié avec l'Afrique, mais celle-ci a besoin d'autres amis. Dans le contexte de la mondialisation, personne ne peut être l'unique partenaire d'autrui. Une attitude ouverte est nécessaire. L'Afrique aspire à apprendre de nombreuses choses, elle n'est pas une enfant incapable de réfléchir indépendamment.
*YANG MU et WENG QIYU sont journalistes pour le site www.people.com.cn.