La France a estimé jeudi insuffisantes les concessions faites la veille par l'un des groupes islamistes occupant le nord du Mali, Ansar Eddine, tout en déclarant prendre note de ces déclarations.
"Nous prenons note des signaux de ces derniers jours, y compris les déclarations faites par le groupe Ansar Eddine. Ce que nous voulons, c'est que les déclarations soient suivies d'effets, que la vie des populations sur le terrain s'améliore et que les exactions cessent", a affirmé le porte-parole du Quai d'Orsay, Philippe Lalliot.
Un représentant du mouvement Ansar Eddine a, en effet, indiqué mercredi "renoncer à l'application de la charia sur toute l'étendue du territoire malien", à l'exception de la région de Kidal (nord-est), qui se trouve sous le contr?le de milices islamistes depuis plusieurs mois.
Ces concessions proviennent d'un groupe, qui, aux c?tés du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), a instauré la loi islamique dans la partie nord de ce pays ouest- africain.
Le diplomate fran?ais a rappelé que la France restait "très préoccupée par la situation des droits de l'homme au Mali". "Le rétablissement de l'état de droit au Mali passe nécessairement par la protection des droits de l'homme sur l'ensemble du territoire", a-t-il ajouté.
"De manière plus générale, la France a une position constante : conformément aux termes et conditions posées par la résolution 2071 du Conseil de sécurité des Nations unies (adoptée en octobre 2012), il faut un dialogue politique entre les autorités de Bamako et les groupes rebelles non terroristes du Nord", a souligné M. Lalliot.
"Nous attendons donc qu'Ansar Eddine rompe effectivement ses liens avec les organisations terroristes présentes au Nord Mali et reconnaissent sans équivoque les principes d'unité et d'intégrité territoriale du Mali", a conclu le porte-parole.
Les déclarations du mouvement islamiste malien interviennent, alors que la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) s'apprête, avec l'appui de l'Union africaine et de la communauté internationale, à lancer une opération militaire au Mali, dans les zones occupées par les milices islamistes