Le Parlement européen qui s'engage à lutter contre le changement climatique, s'est vu divisé mercredi pour adopter en plénière, une résolution non législative sur la réduction des émissions de CO2.
Ce texte qui fixe une réduction des émission de CO2 de 40% à l'horizon de 2030 par rapport aux niveaux de 1990, n'a été approuvé que par 341 élus européens, alors que 263 autres ont voté contre, et 26 se sont abstenus.
"Doubler l'objectif de réduction des émissions après 2020 n'est pas réaliste. Cela affaiblira la compétitivité de l'industrie européenne", a déclaré le co-rapporteur de la commission de l'industrie, Konrad Szymanski , qui a retiré son nom du rapport.
Le texte demande par ailleurs un objectif d'efficacité énergétique de 40%, conformément au potentiel d'économies d'énergie, et une augmentation à 30% minimum de la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique finale.
"Adopter aujourd'hui ces objectifs avant les négociations de Paris en 2015 est une erreur. Nous ne devrions pas dévoiler toutes nos cartes dès maintenant. Des objectifs contraignants sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique ne sont pas des dispositions souples. De plus, nous savons que les états membres et les divers secteurs ont des capacités différentes", a-t-il ajouté.
Cependant, pour Anne Delvaux, l'autre co-rapporteur de la commission de l'environnement, pour réduire les importations d'énergie, il faut produire davantage en Europe, en utilisant mieux et de manière plus efficace les ressources.
"Si nous disposons d'une combinaison énergétique élargie avec une efficacité énergétique accrue, nous pourrons mieux réduire nos émissions de gaz à effet de serre, encourager les nouvelles technologies et l'innovation, créer des emplois, et rendre nos économies plus vertes. C'est pourquoi nous avons besoin de trois objectifs contraignants", a-t-elle insisté.
Après tout, cette résolution non législative fait suite au livre vert de la Commission de mars 2013, qui a provoqué un débat sur le cadre d'action 2030 pour le climat et l'énergie, après l'expiration du cadre-politique actuel en 2020. La Commission a présenté ses propositions le 22 janvier, fixant des objectifs moins ambitieux, qui ont été accueillis par les eurodéputés avec scepticisme. Selon ces derniers, la communication de la Commission manque de vision et d'ambition à plusieurs niveaux, évoquant notamment l'absence d'objectifs nationaux pour les énergies renouvelables et de nouvelles mesures efficaces qui incitent à l'efficacité énergétique.