Cameroun : hausse de 25 à 55 du nombre de femmes élues députés, peu de progrès dans les mairies (PAPIER GENERAL) (2)

( Xinhua )

22.10.2013 à 08h34

FERVEUR MILITANTE DEBORDANTE

Au-delà des contraintes institutionnelles, cette avancée marque aussi la reconnaissance de l'engagement politique toujours important des femmes au Cameroun. Mobilisées parfois par le truchement des associations de solidarité et de développement locales, elles se distinguent généralement par une ferveur militante débordante qui en fait les principales animatrices des manifestations publiques et un vivier électoral convoité.

"Les femmes sont conscientes qu'elles représentent un poids électoral important, sauf qu'elles étaient bridées par une incapacité à revendiquer", estime le Pr. Aboya Endong qui cite Fran?oise Foning, président du Groupement d'affaires du Cameroun (GFAC) réélue maire dans la métropole économique Douala, comme un des artisans du sommet mondial des femmes de Beijing en 1995 et une des militantes ferventes de l'accroissement de la représentativité féminine.

Le gouvernement actuel formé après la réélection du président Paul Biya à la présidentielle d'octobre 2011 compte une dizaine de femmes sur une soixante de membres dont 5 ministres (Education de base, Domaines et Affaires foncières, Affaires sociales, Promotion de la Femme et de la Famille, Arts et Culture), 1 ministre déléguée (au Développement rural), une secrétaire d'Etat.

Un des postes de vice-présidents du Sénat (Chambre haute du Parlement) nouvellement mis en place en avril est aussi occupé par une femme, Geneviève Tjouès, militante de la première heure du RDPC. Sans compter celles qui occupent les postes de directeurs généraux de sociétés publiques, deux figures féminines officient pour la première fois depuis 2012 comme préfets dans le commandement territorial.

Un bémol, cette évolution a été cependant été freinée lors de l'élection des maires de communes organisée ces derniers jours après les municipales du 30 septembre. Les chiffres jusqu'ici communiqués ne sont pas porteurs d'une quelconque révolution. Bien au contraire, ils laissent prédire des résultants proches voire en baisse des 18 femmes désignées en 2007 sur un total de 360 communes.

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