Dernière mise à jour à 10h00 le 03/04
Des chercheurs chinois travaillent actuellement sur une étude scientifique pour mesurer la profondeur des lacs majeurs à Hoh Xil, dans la partie nord-ouest du plateau Qinghai-Tibet, a annoncé mercredi l'Académie des sciences de Chine (ASC).
Ils ont obtenu pour la première fois des données sur les lacs de grande ou moyenne taille et ont foré des carottes de nombreux lacs, comblant ainsi l'écart en matière d'informations géographiques de base concernant les lacs de la région.
Cette étude, effectuée par l'Institut de recherche sur le plateau tibétain de l'ASC, fait partie de la deuxième expédition scientifique globale du pays sur le plateau Qinghai-Tibet.
Le plateau, appelé "Chateau d'eau de l'Asie", est l'une des trois grandes régions de lacs de Chine. Il est doté d'une surface d'environ 50.000 km2, soit près de 2% de sa superficie totale. Selon les chercheurs, les lacs de cette région ont connu des changements dramatiques ces dernières décennies, mais on note toujours un énorme manque de données sur la profondeur des lacs et sur la qualité de leur eau.
Zhu Liping, chef de l'équipe de recherche, a qualifié cette étude de scan panoramique des lacs à Hoh Xil.
L'équipe de recherche compte 28 membres venus de cinq instituts, dont l'ASC, l'Université de Pékin et l'Université de Nanjing. Ils sont entrés dans la réserve naturelle de Hoh Xil le 15 octobre 2019 et ont parcouru 1.400 km en 32 jours.
Selon l'étude, les lacs à Hoh Xil sont moins profonds que les lacs de même taille dans le sud du Tibet.
Ces dernières décennies, à cause de l'augmentation des précipitations et de la régression des glaciers, la plupart des lacs de la région se sont élargis de plus de 20%. Leur salinité a ainsi baissé.
M. Zhu a révélé que son équipe avait obtenu des données sur plus de 70 lacs couvrant 20.000 km2 sur le plateau Qinghai-Tibet. Il espère achever la mesure de la profondeur d'une centaine de lacs d'ici la fin de l'expédition.
La réserve naturelle de Hoh Xil est la plus grande zone inhabitée de Chine et figure sur la liste du patrimoine mondial. Des milliers d'animaux sauvages comme les yacks et les antilopes du Tibet y vivent.