Afonso Dhlakama, le dirigeant du principal parti d'opposition, l'ex-mouvement rebelle Renamo, a réitéré sa menace de former son propre gouvernement en février, quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel, organe suprême du pays en matière de loi constitutionnelle et électorale, sur les résultats des élections générales du 15 octobre.
S'exprimant à l'occasion de l'ouverture d'une réunion du Conseil national du Renamo dimanche dans la ville de Gorongosa, dans la province de Sofala, M. Dhlakama a déclaré qu'il y aurait des changements.
"A partir de février, les gens pourront conna?tre une nouvelle gouvernance, celle du Renamo", a-t-il dit. Cela signifie que M. Dhlakama a définitivement abandonné le terme de "gouvernement par intérim".
Dans les premières étapes de sa tournée dans les villes du nord et du centre du pays, où le Renamo et son chef ont bénéficié de davantage de soutiens et de voix lors des élections générales du 15 octobre, M. Dhlakama avait soutenu avec insistance qu'un " gouvernement par intérim", formé de ministres nommés par le Renamo et le parti au pouvoir Frelimo, devrait diriger le pays pour les cinq prochaines années.
Toutefois, le 6 novembre à Nampula, il a abandonné publiquement cette demande, avant de la reprendre deux jours plus tard à un rassemblement à Pemba, capitale de la province de Cabo Delgado.
Aujourd'hui, à Gorongosa, il a déclaré, "je ne veux pas parler d'un gouvernement par intérim". Il a préféré la formule de " gouvernement alternatif".
"Le Frelimo et (le candidat Frelimo à la présidentielle Filipe) Nyusi ne formeront en aucun cas un gouvernement à part entière", a- t-il affirmé à son public. Il faut qu'il y ait une alternative, sinon le mouvement rebelle formera son propre gouvernement du Rovuma au Maputo, les deux cours d'eau qui marquent les limites nord et sud du pays.
"Quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel, le processus (de formation d'un gouvernement) est en cours, et il y aura un gouvernement alternatif", a-t-il dit, propos rapportés dans l'édition de lundi du journal indépendant Mediafax.
Ce "gouvernement alternatif" comprendra des gouverneurs, des ministres, des représentants nationaux de différents partis, en particulier du Frelimo et du Renamo, Toutefois, le parti au pouvoir a rejeté à plusieurs reprises l'idée de participer à une coalition avec le Renamo.
M. Dhlakama a affirmé que les élections avaient été truffées de fraudes avec "des scènes indignes de bourrage des urnes". Le Renamo était cependant représenté à tous les niveaux de l'appareil électoral, des personnels de bureaux de vote jusqu'à la Commission nationale des élections.