Quinze otages camerounais enlevés en septembre et en octobre dans l'Est du Cameroun ont été libérés dans la nuit de mardi à mercredi aux mains de rebelles centrafricains actifs dans cette région, de même qu'un religieux polonais pris en otage en République centrafricaine (RCA), annonce un communiqué officiel de la présidence mercredi en mi-journée.
"Le président de la République, S.E. M. Paul Biya, annonce à l' opinion publique nationale et internationale qu'une opération spéciale des forces de défense et de sécurité camerounaises a permis la libération cette nuit de 15 otages camerounais enlevés par un groupe armé centrafricain dans la région de l'Est, ainsi que du prêtre polonais Matheus Tiédi enlevé le 12 octobre 2014 en RCA", souligne le communiqué publié par le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh.
Les 15 ex-otages camerounais parmi lesquels figurent deux chefs traditionnels dont un enlevé avec sa famille au champ, des bergers, des villageois et deux camionneurs employés de la société Transafric appartenant à l'homme d'affaires fran?ais Vincent Bolloré, concessionnaire du port de Douala et du chemin de fer camerounais, avaient été enlevés lors de deux attaques successives en septembre et en octobre attribuées au Front démocratique du peuple centrafricain(FDPC), a appris Xinhua.
C'est un groupe armé très actif dans l'Ouest de la RCA, proche de la frontière camerounaise et sur l'axe menant au Tchad. Il est dirigé par Abdoulaye Miskine, ex-membre de l'ex-coalition rebelle de la Séléka ayant pris le pouvoir en mars 2013 à Bangui, détenu depuis plus d'un an au Cameroun et dont les partisans mettent la pression sur le pouvoir de Yaoundé pour sa libération en menant des attaques et des prises d'otages sur le territoire camerounais.
Comme d'habitude, les ex-captifs ont été transférés après leur libération à Yaoundé, avec le prêtre polonais Matheus Tiédi.
Pour cette opération, le chef de l'Etat camerounais salue "la contribution appréciable" de son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de la crise centrafricaine au nom de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC).
Le FDPC avait déjà kidnappé une vingtaine d'autres personnes enmai à Garoua-Boula?, ville de l'Est du Cameroun proche de la frontière avec la RCA, des otages libérés par la suite après des négociations et un échange de prisonniers avec les assaillants. " Il n'y a plus d'otages là-bas", a souligné une source sécuritaire jointe mercredi par Xinhua.
Ce n'est pas la seule menace sécuritaire que tente d'enrayer les forces de défense et de sécurité camerounaises dans cette partie du territoire national.
Il y a une semaine, de violents combats ont en effet opposé ces forces à d'anciens militaires des Forces armées centrafricaines ( FACA) confondus avec les miliciens anti-Balakas. Depuis ces événements, une décision de fermeture de la frontière à Garoua- Boula? a été prise par les autorités camerounaises.