CONTRAINTES TECHNIQUES
D'une moyenne d'age de "40 à 55 ans", ce cabinet marque aussi, selon son chef, "une ouverture à toutes les régions : les 16 préfectures sont représentées. Evidemment, on ne pouvait pas prendre tout le monde. Les plateformes politiques ont 11 représentants. On a voulu éviter que ce soit les mêmes. Il faut donner la chance aussi à d'autres personnalités".
La tache n'a pas été aisée pour opérer les choix, dans un pays où presque tout le monde pense avoir destin lui permettant de jouer un r?le de premier plan, or les profils de compétences ne courent pas les rues.
"Si nous sommes partis de 20 (dans le précédent gouvernement, NDLR) à 31 membres du gouvernement, c'est parce que ce n'était pas facile l'ouverture. Certains profils qui ont été proposés ne correspondaient pas aux postes. Par exemple, il fallait trouver les huit femmes. Ce sont des contraintes techniques que nous avons essayé de surmonter", confie Mahamat Kamoun. Comme la formation du gouvernement lui-même, l'entrée en fonction des nouveaux ministres pourrait quelques jours, malgré l'urgence imposée par la crise militaro-politique que traverse la RCA depuis fin 2012.
"Nous sommes en train de préparer les passations de services.J' espère que les ministres sortants ont préparé leurs dossiers. En tout cas, nous allons faire en sorte que les choses aillent rapidement", a annoncé le Premier ministre.
Réconciliation nationale, rétablissement de la paix et de la sécurité, relance de l'économie nationale, assistance humanitaire aux victimes de la crise, préparation des futures élections générales : ce sont autant de dossiers cruciaux auxquels le nouveau cabinet est appelé à se consacrer à la suite des précédents qui ont du mal à remplir cette mission délicate dans un contexte de poursuite des violences. D'un montant prévisionnel d'environ 200 milliards de francs CFA(400 millions de dollars américains), le budget actuel de l'Etat voté par le Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire en place depuis juin 2013) s'établit entre 120 et 130 milliards (240 à 260 millions de dollars), un chiffre dérisoire, se désole le chef du gouvernement qui affirme miser sur les secteurs forestier et minier pour mobiliser les ressources nécessaires au fonctionnement de l'administration et à la relance de l'économie.